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> Albert Jacquard appelle à évacuer les squats et à reloger les squatteurs

12 septembre 2005, 18:47

Vider les squatts ? Ca veut dire quoi, quand on n’a pas l’argent pour pouvoir habiter correctement, c’est-à-dire avec le confort nécessaire à l’existence ? Personnellement, je squatt à Montpellier, c’est-àdire dans des conditions difficiles parce que les proprio on coupé l’électricité ; parce que les gens qui sont à la rue prennent ce lieu comme un hotel ; hors, c’est un habitat, non un lieu de passage. Du coup, il faut sans cesse être vigilant par rapport aux visites. Bref, le squatt, c’est pas un choix de vie, mais ce qu’il reste quand il n’y a pas de possibilité de vivre décemment. Le squat, ce n’est pas une lutte, mais le dernier taudis avant la rue. Vous avez remarqué qu’on squatt rarement des immeubles de luxe ? Quant un sinistre ministre inommable prétend vider les squatts, il veux dire expulser les squatteurs hors d’un périmètre vitale, loin de la vue du touriste. Dans un hlm de banlieu lointaine... Jacquard est un sympathique naif qui ne devrait pas sortir du domaine de ses recherches. Quant il dit que les squatts devraient être supprimer, il ne précise pas dans quelle condition, ni comment il faudra loger ses habitants, c’est-à-dire, pour rester dans Paris, plutôt dans Le Marais ou plutôt dans le XVIème ? Vous voyez, je ne suis pas difficile, je choisie l’exemple de quartier inhabitable ; tout le contraire des taudis rencontrés dans le XIX ème par exemple. La question du logement, c’est la question du territoire, non celui de l’habitat. Habiter un appart confortable au millieu de nul part ; vous m’excuserez, mais, en ce qui me concerne, je préfère squatter au centre de Montpellier. Et Monsieur Albert ne me contredira pas sur cette question ; m’étonnerais qu’il apprécierait habiter dans une banlieux lointaine. La question du logement ne se réduit pas à la question d’un toit, mais, au contraire, c’est une question essentielle, celle qui tisse des liens et crée une histoire. Ce n’est pas un lieu seulement réservé à dormir et manger, mais à y vivre l’amour et exprimer ses colères. Mais, aujourd’hui, la question du logement est devenue une question de pénurie et d’expulsion. En fait, quant on y réfléchie, il n’y a pas de problème de squatt, mais d’existence. La bonne question c’est : où peut on vivre ? Et comment ? Alors que les sarkosis de tout poils, se demandent pourquoi on vit, et verraient bien d’un bon oeil notre disparition. La question du territoire a toujours été une question essentielle pour tous ceux dont le gout est de dominer, parce qu’ils veulent s’en emparer afin d’étendre leur domination ; alors que nous, qui n’avons que le désir de vivre, et non de dominer, la question du territoire n’est pas un problème d’appropriation mais d’existence ; nous voulons une place pour vivre, alors qu’eux veulent surtout s’emparer des places disponibles, et même des autres, pour leur égoiste jouissance, en les arrachants par la force s’il le faut. C’est même à ça que sert une armée et une police, à s’emparer des territoires par la force, et à maintenir cette occupation par des lois.
Evidemment, notre pauvre Albert ne veux pas chasser les gens des squatt comme on chasse l’indigent hors de la vue ; on aura compris qu’il rêve de les voir habiter dans des lieux salubres. Il oubli que les lieues salubres sont innaccessibles parce que les loyers sont volontairement élevés, afin de maintenir éloigné de la vue ceux qui n’ont pas de fric, les maintenir éloignés des centres d’intérêt, au banc des lieux appréciables. Le pauvre vieil Albert, je crois bien qu’il ne sait pas ce qu’il dit ; la déclaration de Sarkosie est une déclaration de guerre, la promesse de bouter les indigents (dont je suis) hors d’atteinte de la richesse montrée. Et celà vas avec le durcissement permanent des lois. On peut poursuivre cette (passionnante) discution par mon site :
http://destroublesdecetemps.free.fr
Cordialement
GD