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> LA LIGNE : CE QU’ON ATTEND A GAUCHE

19 septembre 2005, 09:05

Je me retrouve dans cet article. Les enjeux sont tels aujourd’hui, notamment avec le premier volet des ordonnances de Villepin cet été sur l’emploi, que les réponses du politique comme du mouvement social doivent prendre la mesure des innovations à entreprendre. On se cherche ici et là : c’est normal, mais surtout, ayons suffisamment d’audace pour construire l’alternative au libéralisme, et pour qu’elle gagne ! Ce que nous avons fait ensemble avec les collectifs du non nous montre la voie : c’est au niveau local qu’il nous faut rassembler et agir. Les organisations fédèrent et coordonnent. il nous faut aujourd’hui retrouver le souffle de la campagne référendaire :

 continuer la bataille sur le projet européen : c’est ce qui nous a fédéré, c’est absolument urgent : toutes les dispositions de Villepin s’inscrivent dans les recommandations de l’UE, notamment sur l’emploi (voir les textes de l’Union sur ce point : les objectifs y sont exposés sans fioriture). C’est la poursuite de l’action sur l’Europe qui nous permettra de dépasser les clivages organisationnels.

 le mouvement social doit prendre de l’ampleur. Mais pour se mobiliser, chacun a besoin de perspectives politiques, de changement des règles et du droit actuel : il nous faut construire (assez vite) une perspective de changement de politique, antilibérale. Or, comment changer la politique de la France dans la 5eme république ? Il faut peser fortement sur les décisions du parlement, et en premier lieu de l’assemblée nationale. L’élection présidentielle nous pollue l’existence. Travaillons dès maintenant, dans les circonscriptions à la campagne législative. Inspirons nous des expériences des collectifs, de 1789, et sur nos territoires, créons les conditions pour battre les députés UMP, sans pour autant faire le lit des sociaux libéraux. Travaillons au programme du candidat, mais également à la méthode, pour la campagne, mais également pour la suite : comment le député travaillera avec les citoyens, et comment ceux ci continueront à travailler avec lui ?

 il faut un programme, mais il faut surtout qu’on s’attache à partager la méthode : l’expérience passée a montré qu’un bon programme cela ne suffit pas. La politique est plus que jamais confrontée à des situations complexes, notamment du fait de la mondialisation : on ne peut pas tout prévoir à priori. Donnons nous les moyens nous les citoyens, de pouvoir intervenir en permanence, en temps réel, et de trouver nous même les points d’accord et de compromis nécessaires. La mission de l’élu étant dans ce cas de figure non seulement de représenter les citoyens qui lui ont confié sa responsabilité, mais également et surtout, de veiller à animer la démocratie représentative : alerter sur les sujets à travailler, donner les infos,... et laisser du temps pour que les citoyens puissent s’approprier et se déterminer..

 L’élection présidentielle est secondaire. Il faudrait d’ailleurs envisager de revenir à un régime parlementaire en réduisant la fonction présidentielle à son stricte minimum. Mais en attendant, je pense qu’il faut la remettre à sa place : ce n’est pas l’élection présidentielle qui nous permettra de modifier l’orientation du pays. Ne faut-il pas aller jusqu’au bout du raisonnement et présenter à cette élection le sous commandant Marcos, voir pas de candidat du tout ?