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> quelques idées sur la triarticulation de la société...

29 septembre 2005, 17:03

Bonjour,

Pour sortir progressivement de cette impasse absurde où nous conduit la domination anglo-américaine du monde, il ne faudrait pas oublier qu’il existe également le concept de la « triarticulation de l’organisme social ». A l’origine, c’est Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, qui l’a élaboré (vers 1916-1919).
Ce concept, qui n’est pas abstrait mais qui recherche ce qui est vivant, réel, à partir de l’observation de la vie (notamment de la vie sociale), est une certaine lecture de la réalité. Il n’y a pas de définition figée de la « triarticulation sociale », mais plutôt des directions que chacun est libre d’appréhender par lui-même. Il ne s’agit pas de rechercher une recette toute faite (comme un programme politique par exemple), il s’agit de chercher des directions. Et ces directions, ces possibilités, devraient pouvoir évoluer avec les êtres humains et leur environnement. Pour étudier de quoi il s’agit, je vous conseille par exemple le livre de Nicanor Perlas, « La société civile, le troisième pouvoir – Changer la face de la mondialisation » (éditions Yves Michel).
Ainsi, l’idéal (non mis en pratique) de la révolution française de 1789, « Liberté, Egalité, Fraternité », on peut le repenser à la lumière de ce concept de triarticulation de l’organisme social :
« Liberté dans la vie culturelle
Egalité dans la vie juridique et politique
Fraternité dans la vie économique »...

Donc, posons nous la question, comment l’économie, la politique et la culture pourraient coexister dans une société équilibrée et « durable » ?
Quels sont les obstacles qui empêchent la mise en oeuvre de la triarticulation de la société comportant un domaine culturel, un domaine juridique et politique et un domaine économique, indépendants les uns des autres ?
Le fait que ces domaines de la société doivent être indépendants ne signifie pas qu’ils ne sont pas interdépendants. Par exemple, le droit devrait permettre de garantir des conditions de travail (et de vie) dignes pour tout employé, indépendamment des intérêts économiques.
Comment penser et élaborer l’autonomie de chaque sphère de la société tout en considérant les relations d’interdépendance entre les sphères de l’économie, de la politique et de la culture ?
Aujourd’hui, chacun(e) peut observer que l’enchevêtrement confus de ces trois sphères, ainsi que la domination des intérêts privés économiques sur les domaines politico-juridique et culturelle (l’éducation, les sciences, l’art, les religions, etc.) conduisent à un déséquilibre grandissant de la société...
Mais encore une fois, il ne s’agit pas d’une théorie de plus loin de la « vie pratique », il s’agit plutôt d’essayer d’analyser la réalité et d’envisager des solutions...

olivier