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> Brésil, le gâchis>contre-pouvoirs

7 octobre 2005, 18:27

Simple piqure de rappel :

Le TCE s’attaquait tout particulierement aux principes de la séparation des pouvoirs pour en vider la plus grande partie de leur substance. Il s’agissait là de séparation des pouvoirs institutionnels bien sûr, Justice, Executif et Législatif. Nappée d’une agression sur les principesdémocratiques fondateurs des vieilles démocraties on aurait eu en place les ingredients necessaires à une vague corruptrice encore plus forte que celle connue maintenant.

Ignacio Ramonet décrit bien le processus corruptif, le plaisir retrouvé de la droite, les protestations des "justes" qu’"on" n’écoute pas, la politique sociale ambigue menée, dans le naufrage du gouvernement Lula dû à une politique corruptrice au nom de la "bonne cause".

Cette affaire indique également les limites d’un parti de gauche rassemblant l’essentiel des courants de gauche en son sein, montrant ainsi que les principes unitaires à l’interieur de la gauche ou d’un parti unique des travailleurs ne sont rien sans contenus valables, sans efforts démocratiques essentiels, sans transparence, sans logiques gouvernementales allant au delà d’une tentative de démocratisation + poussée des municipalités.

Entendons-nous bien, la corruption existe partout et c’est de son importance + ou - grande qu’on parle.
On peut parler de plusieurs types de corruption, celle implicite et celle explicite vouée aux gémonies judiciaires.

La corruption implicite, par sa forme légale, qui consiste à favoriser des interets privés puissants contre les interets d’une population est un sport très connu autour des executifs américains et européens.

Cette corruption légale est terriblement coûteuse et devastatrice (les Pétroliers et Busch, les hauts dirigeants européens traînant dans des clubs où ils babillent tendrement avec des dirigeants de grandes entreprises pour après leur donner de bons et beaux avantages, la tentative de directive logicielle astronomiquement minoritaire mais poussée en avant pour une infime minorité d’entreprises, des petites croisères en privé du "chef" sur le navire privé d’un grand pétroleur grec avec une belle aide quelque temps après, etc...).
Cette corruption humaine est terrible et franchit souvent le rubicon en arrosant d’illegalités frégatières taïwanaises aux sommes rondelettes, de prêts en soutien de dictateurs africains feroces, au niveau des états, voir à de clownesques aventures de bas de gamme pour une certaine dirigeante femme politique bruxelleuse, etc...

Alors je serai assez modéré sur la forme pour les petits copains de Lula (seulement 10 000 euros me suis-je dis ?)... Car nous avons nous une terrible lessive à faire, une remise sous controle plus étroit des citoyens des institutions et pratiques financieres. Quand on est prêt à filer pour 35 millions d’euros quelque chose qui en vaut 4 à 500 millions (un cadeau juteux à souhait) dans une affaire de troisieme ordre (pardon à mes amis de la SNCM) on est sur un autre terrain, en 1ere division si j’ose dire...

Mais bon... Par contre certains ici m’ont étonné .
Ceux qui citent ici Cuba comme univers sans corruption se trompent. La corruption existe partout à Cuba dans la société réelle.
Des petit cadeaux aux policiers, des petits cadeaux aux bureaucrates, l’univers illegal massif et énorme mais toléré de l’économie souterraine brise une très grande partie des aspects positifs de la société cubaine par la corruption inherente à son existence semi-légale.
L’économie souterraine rend extremement difficile la gestion et rend donc quasiment impossible de savoir où en est vraiment l’économie.
Mais comme toute corruption elle est particulière et spécifique dans ses fonctionements à la société où elle prospere. Alors oui, Cuba libre, Cuba résistant, mais Cuba également corrompu ....
Faire baisser cette corruption souterraine necessiterait une forme adoucie de NEP à Cuba. Car à partir de ce moment la plus grande partie de l’économie souterraine n’aurait plus besoin de corrompre pour exister. La bataille alors pourrait se concentrer sur une autre façon de faire, moins autoritaire : pousser les producteurs à s’unir par la démonstration de la plus grande efficacité d’être unis. En sus, l’état pourrait lever correctement des impots sur ces activités. Mais c’est un autre débat.

Par contre, faire baisser la corruption au Bresil par une légalisation de celle-ci ne serait pas une bonne solution . Et peut-être aurait-il mieux vallu se battre un peu + à gauche et pouvoir s’abstraire ainsi de ces alliances corruptives. Remettre à plat les fonctionements du parlement et des municipalités afin de les doter de fonctionements + transparents ... la possibilité de la révocabilité des élus par la popualtion pourrait également être une piste complementaire.

Copas