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> Primaires italiennes - Fausto Bertinotti : JE VEUX... une démocratie non autoritaire (5)

7 octobre 2005, 07:18

Bertinotti dit :

.../...Dans la dimension supranationale, la crise de la démocratie est, avant tout, déplacement des lieux de décision des organismes de la démocratie représentative, en premier lieu les parlements, aux instituts a -démocratiques de régulation de la globalisation (l’OMC, la Banque Mondiale, etc.).../...

Il faut bien rajouter à celà toute une série de clubs très influents qui réunissent les grands acteurs de ces organismes avec de très puissants hommes d’affaires mondiaux (Davos, Trilaterale, Bolderberg,etc...) dont certains fondateurs professent bien volontiers l’idée que la démocratie est dépassée et qu’un gouvernement mondial de banquiers avisés est préferable...

Une grande partie des plats cuisinés dans les instances internationales aux liens très lâches avec la démocratie ou carrement hors champ de la démocratie sont concoctés dans les consensus de ces clubs...

On y retrouve (dans ces clubs) toutes les têtes qu’on voit ensuite dans les grands organismes internationaux, à la tête de nos états, dans la comission européenne, etc.

Dans ces nids de guèpes anti-democratiques on trouve
Citation de libé de 2003 trouvée là http://emmcoll.free.fr/Constitution/AuxArmesCitoyens.htm#_Toc100132861

« Les « privilégiés » de ce raout euroaméricain sont des hommes politiques de haut rang (du numéro deux du Pentagone, Paul Wolfowitz, à Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères, en passant par Valéry Giscard d’Estaing, président de la Convention européenne) ; des patrons de multinationales (les PDG de Thales, Axa, Nokia, Daimler Chrysler, Novartis...) ; des gouverneurs de banques centrales (du Français Jean-Claude Trichet au Norvégien Svein Gjedrem) ; des journalistes acceptant la règle de l’omerta (Newsweek, The Financial Times, La Repubblica, The Economist, Nicolas Beytout pour Les Echos [rédacteur en chef] ou Alexandre Adler pour Le Figaro [Conseiller éditorial]) ; des têtes couronnées (l’Espagnol Juan Carlos, la reine Béatrix des Pays-Bas) ; des Premiers ministres (le Danois Anders Fogh Rasmussen et le Portugais José Durao Barroso) ; des experts (le juge antiterroriste Bruguière, des membres de l’Ifri ­ Institut français des relations internationales ­ ou de la Brookings Institution, un centre de recherches de Washington). »

Il n’est pas question d’interdire ces clubs mais le rassemblement dans ces clubs de gens très puissants par un autre canal de la démocratie interroge fortement. Surtout quand des fondateurs de ceux-ci professent ouvertement que la démocratie est dépassée :

Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine et d’autres grands journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre Plan pour le Monde toutes ces années durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le Monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un Gouvernement Mondial. La Souveraineté Supra-Nationale d’une Elite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’Autodétermination Nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles.
( David Rockfeller en 1991 dans un discours devant la Commission Trilatérale).
Cet homme est un des fondateurs de deux de ces clubs.
Une autre fois :
David Rockfeller en 1999 à la presse :
Quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire

Il faut reconnaître que ces derniers 20 ans les consequences de cette idéologie ont fortement progressé dans les instances internationales, OMC, FMI, Banque Mondiale, etc, et en retour ont profondement imbibé le projet européen jusqu’à son paroxisme anti-democratique du TCE, ou dans la BCE qui est hors controle démocratique (avec les consequences que l’on sait ces derniers temps).

La théorisation des logiques de contournement de la démocratie portait valeur de très sérieux avertissement . Pour la première fois la logique anti-démocratique passait des salons, des pratiques occultes non revendiqués à une tentative constitutionelle inédite dans les vieilles démocraties.
Même aux USA, on n’avait pas été aussi loin...
Il n’est pas anodin de retouver dans les nids de guèpes anti-democratiques les acteurs du TCE, le acteurs des comissions européennes, les clubs considérés ont été les forges des consensus clamés sur tous les médias à propos de l’orientation européenne.

Le refus populaire du TCE en Europe a été terrible pour ces clubs et leurs inspirateurs. Ils avaient largement surestimé leurs forces.
Mais pour autant, ils n’ont pas compris la baffe prise et continuent leur vertige liberal en essayant de reservir leurs plans, comme la directive Bolkenstein, ou de le plan proposé de baisser la masse salariale européenne de presque 4%...Alors que la prospérité européenne passe par l’inverse. Leur determination semble presque intacte.

La réponse à ce vertige anti-démocratique, a-democratique, anti-social est probalement en partie dans la candidature de notre ami Fausto Bertinotti, mais également dans la publicité pleine et entière faite aux tractations obscures de ces clubs, de ces organismes et à nos campagnes pour les faire repasser sous controle démocratique + direct .

Elle passe par la mobilisation populaire, et la construction de pôles de gauche puissants agrégant le très grand potentiel de resistance existant dans la majorité sociale en Europe. Il n’est pas sûr que les partis socio-democrates classiques en fassent partie car ils ont tous largement failli sur ces questions.

Vive Fausto Bertinotti !

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