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> Puis-je comprendre ?

23 octobre 2005, 10:07

Esteban,

Le collectif n’a pas apporté que du bien. Il a pu apporté aussi de terribles oppressions.
Je suis d’accord avec toi sur les excès de l’individualisme qui sont quêtes vaines (les exces de ...) et finalement déprimantes quand tous les bébés y sont mis.

Mais toutefois je répete et c’est ma position : Le collectif est pour moi valable que quand il n’enferme pas les individus, quand il ne s’attaque pas à leurs libertés, quand il permet aux hommes et aux femmes de choisir leur destin, d’avoir le + possible pouvoir sur le maximum d’élements de leur vie.

Que des formes collectives et démocratiques d’organisation permettent le + possible d’aller vers celà, de porter en leur sein celà, me semble la démarche adaptée.

Mais les batailles pour les droits de l’homme et de la femme, les libertés individuelles, contre la peine de mort, pour le droit de vote, etc, essayent de placer de + en + d’élements inviolables de la personne humaine comme règles de fonctionement de la société.

J’appuie et j’approuve.

Pour ce qui est du néo-liberalisme et de la question de l’individualisme...

Le néo-liberalisme, que j’appellerai plutôt mouvement neo-con(servatisme), essaye de se positionner comme un mouvement liberateur des individus.

Sa grande et son immense faille vient qu’il est d’une discression de violette sur la concurence dans son modèle entre des individus et des organisations (les entreprises capitalistes) aux fonctionements totalitaires et despotiques (pas de libertés dans les entreprises, essayez un peu d’aller distribuer un tract dedans, etc).

Oui l’entreprise capitaliste est totalitaire dans ses fonctionements internes, oui elle empêche le travailleur d’être un citoyen plein et entier quand celui-ci franchit sa porte...

Mettre l’égalité entre ces lieux de despotisme et les individus est une farce du neo-liberalisme.
Les entreprises capitalistes étant les principaux lieux de pouvoir et de richesses dans le monde, un monde sous l’empire de cette domination ne peut respecter les individus.

L’individualisme là dedans n’a que très peu de place.

Le neo-liberalisme doit donc être décrit pour ce qu’il est : Le faux-nez d’un système autoritaire et a-democratique comme dirait Jennar (je ne suis pas completement persuadé qu’une partie des neo-cons ne soit pas anti-démocratiques explicitement en sus, j’y reviendrai un jour...).
Donc totalement irrespectueux des individus et par là-même peu favorable à l’individualisme dans ses propriétés nevralgiques (entreprises, banques, polices, armées, prisons, etc).

Voilà pour les néos-cons !
On ne peut parler de leur positionement sur l’individu et l’individualisme sans regarder comment ça se passe concretement et le fait qu’ils se taisent sur la violence anti-democratique des entreprises.
La bouffonerie du néo-liberalisme est donc extreme quand il parle des libertés et de la valeur de l’individualisme dans le monde réel.

Autre chose, (j’espère que pour mon Yeti, j’arrive à m’exprimer de façon comprehensible, je ne trouve pas toujours mes mots)
Les "intellectuels", les "élites", la gauche, le liberalisme, le TCE, le peuple et Katrina....

Notre système, en même temps qu’il mettait une rouste de grande ampleur aux travailleurs ces derniers 20 ans (on commence tout juste à relever la tête), a laissé prosperer de petites couches sociales ("les petits marquis") avec de relatives libertés individuelles consequentes...

Faiblesse des espérances de la classe ouvrière et relative prospérité de ces petits marquis ne faisant pas toujours partie des hierarchies autoritaires des entreprises, ont amené ces braves gens à penser que ce système n’était au fond pas si mauvais que celà.

Et c’était vrai pour eux, leur sort tout à fait particulier.

Une grande liberté d’existence, des moyens confortables d’existence sans que la filiation soit très transparente entre l’exploitation des autres et leur prospérité, des libertés de parole et de vie, du tout bon quoi !

Mais cette couche sociale, très particulière, que j’ai assimilé un peu trop vite à des intellectuels, est en voie d’amaigrissement et de re-structuration interne, qui l’a hierarchise et lui instille de plus en plus les bons fonctionements du despotisme d’entreprise.

Encore....
Les intellectuels n’existent plus comme couche sociale tout à fait particulière avec ces traits particuliers (le monopôle de l’expression intellectuelle, l’autorité morale attachée, etc) dans notre monde.

Un des aspects particuliers de la crise des "élites" vient de la non-reconnaissance de + en + forte des populations pour toutes formes d’autorité morale de ceux qui se réclament encore de ces vieux fonctionements.

"Ils sont cons ou quoi ?" tend à être le discours en filigramme de la partie de ces "élites" qui se réclament de cette vieille autorité morale quand la population, la majorité sociale du pays ne suit plus tous les méandres de leur nombril.

L’exageration bouffie de leur propre place leur fait penser que si les populations s’écartent de leurs tortuausités c’est qu’elles s’écartent de l’intelligence et de la connaissance....

Nous savons ce qu’il en est. C’est sur le terrain de la connaissance, de l’intelligence que les élites auto-proclamées, du moins pour leurs déclinaisons intellectualistes, ont été roustées. J’en suis triste pour eux.

Ces strates très particulières se disant volontiers de gauche sont très peu convaincantes dans leur attachement au respect des individus et de la démocratie. Du moins il me semble qu’elles le sont beaucoup moins que des petits groupes qu’on retrouve partout dans le monde et qui essayent de faire du net des lieux de construction de libertés et de processus démocratiques (par exemple des Wikis), sans se gargariser de mots emblematiques de "gauche", de la couleur des mots.

L’individu et le changement de société.
Mon choix est de forces de gauche qui tant dans le processus et le combat, que dans la société future à construire, les fonctionements soient toujours + garants des libertés individuelles et de la protection des individus que ne peut le faire le liberalisme.

A chaque instant, la gauche doit montrer, dans ses fonctionements internes, ses pratiques, et ses objectifs que les individus sont + respectés là qu’ailleurs.

Ca passe par des procedures démocratiques internes aux forces de gauches, procedures qui empechent la subordination des individus à des collectifs controlés despotiquement, ça oblige également à ne pas se trouver dans des batailles douteuses , egalement de proposer un système où les individus soient plus libres que dans le système capitaliste. Mais pas moins libre.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, nous sommes une espèce sociale et ça ne peut être changé sous peine de malaise et de déprime des individus. Ca sera bien au travers de la force des collectifs que s’expriment les libertés individuels et de l’individualisme.

Copas...