Accueil > ... > Forum 33542

> Un peu de réalisme

8 novembre 2005, 16:57

Faudrait être un peu réaliste, parfois. Que Sarkozy démissionne ne changera absolument rien. Bien au contraire, il a toujours dit qu’il quitterait le gouvernement un an avant les élections afin de se prémunir du "syndrome" Balladur et Jospin.

L’idéal, pour lui, est de partir sur un "clash" afin de se poser en recours de la droite ultra libérale. N’oubiez pas, comme le souligne Claude, que, malgré (ou à cause) de ses Karcher, Voyou et Racaille et son hyper médiatisation, 60 % des français ont une bonne opinion de lui !
N’oubliez pas ce qu’il avait dit, en 2002, lors de son premier séjour à l’Intérieur, s’agissant de sa politique sécuritaire "Tout le problème sera de savoir quel degré de bavures l’opinion publique tolérera."

En 2004, les bavures policières ont augmentée de 18,3 % !

Sarko quitter le gouvernement ? Ce serait le meilleur cadeau à lui faire dans ces circonstances. Par ailleurs, cela ne changerait absolument rien, l’engrenage pris par Chirac ne permet plus un retour en arrière. Penser que le successeur de Sarko pratiquerait une autre politique est une lourde erreur. Ce que fait Sarkozy participe d’une même idéologie que Villepin approuve.

L’état d’urgence implique la possibilité de perquisitions jour et nuit au domicile des particuliers, pendant 12 jours, il suffit de suspecter que des armes sont détenues, et la possibilité de saisir les juridictions militaires aux lieux et places des judiciaires (dont on nous rappelle, fort opportunément, qu’elles n’arrivent pas à juger les émeutiers assez rapidement).

Quant à la démission du gouvernement avant les présidentielles se serait un suicide pour la droite dans son ensemble car elle aurait démontré, à son propre camp, son incapacité patente (même si c’est bien le cas) à gérer la crise. Pour qu’il y soit contraint, il faudrait une véritable insurrection populaire.

En restant dans un cadre "institutionnel" le danger qui nous guette en 2007 est un duel Sarkozy - Le Pen, avec ce que cela implique. Seule une absolue unité de la gauche pourrait y faire fasse. Mais la Gauche est aussi le reflet du "peuple" de gauche : dubitatif et divisé.

Bern