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> Déclaration de la Rencontre Nationale des Collectifs des 3 et 4 Décembre 2005.

6 décembre 2005, 14:33

Je trouve que l’article utilise un peu trop le terme "alternative(s)", dans le sens où un projet européen autre que celui que nous impose la commission et le conseil actuels ne pourrait s’imaginer qu’en "réaction" à la logique néo-libérale à l’oeuvre.

Je vois un danger dans cette approche, puisque je considère que la réflexion sur la construction européenne doit se passer des références au néo-libéralisme, et s’appuyer uniquement sur des valeurs universelles qui sont d’un tout autre niveau que le "Baroso code". Autrement dit, ne pas se contenter d’être un projet défensif en opposition, mais un projet offensif, sur ses principes propres.

Il ne faut pas se laisser enfermer bêtement par tous les collaborateurs du nouvel ordre mondial qui, pour la plupart d’entre eux, ne maîtrisent absolument rien de l’évolution qu’ils croient être la seule possible. Ainsi, nous ne devrions jamais accepter de répondre sur le fameux "plan B" et ce pour deux raisons majeures :
 cette hypothèse a été formulée par Giscard d’Estaing, pas par les tenants du non. Le "plan B" est une création de ceux qui ont écrit le texte que nous avons rejetté. Il était prévu dés l’origine, et il est d’ailleurs à l’oeuvre : certains peuples se sont prononcés contre le projet, mais on n’en tient pas compte et on accélère au contraire l’avancée du libéralisme hystérique en Europe.
 les tenants du non peuvent se passer d’un "plan B" puisque pour l’essentiel leur projet est en fait un "plan A" qui reste fidèle au rêve européen initial dans sa composante "romantique" (notamment la fin de la guerre sur le continent).

Donc, ne cherchons pas une "alternative" au libéralisme. Si nous attendons que les libéraux nous imposent des décisions pour inventer des parades, nous ne ferons que perdre bataille sur bataille. Il me semble qu’il faut désormais se radicaliser et définir des positions qui visent à respecter les principes essentiels de démocratie, d’égalité et de répartition des richesses.

La résistance actuelle, notamment celle des "maquis" des associations, peut apporter sa contribution à un combat d’une telle ampleur, mais ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’un véritable "D-Day" anti-libéral.