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> ELECTIONS LEGISLATIVES EN ITALIE : Rencontre à Paris avec les candidats du PRC-Gauche Européenne en Europe

4 mars 2006, 13:16

Le champ des débats est extremement vaste et interesse l’ensemble de la majorité sociale d’Europe.

Je souhaite un bon travail au PRC-GE, je note également ceci :

La question des alliances continue de se poser.
L’alliance avec des forces se réclamant de la gauche mais ayant amené le retour des Berlusconiens aux affaires ne permet pas en soi, de combattre le liberalisme et ses dégats, et ne permets pas, au final, d’éviter les reculs subits par la majorité sociale en Europe.

L’enchainement des circonstances et des décisions ayant amené les anti-liberaux à se mettre derrière le liberal Prodi risque de coûter la victoire à la gauche italienne. Alors que l’objectif était, par cette soumission, d’au moins battre la droite...

On risque d’avoir fait confusion et finalement de perdre quand même...

Mais même en cas de victoire, se pose la question du liberalisme plein et entier. L’appartenance à une "patine" de gauche ne fait pas de Blair un anti-liberal, ni un anti-capitaliste, encore moins un autogestionniste, encore moins un combattant contre la guerre d’Irak....

L’appartenance à la gauche n’est pas suffisante pour tresser des alliances. Et sans l’affirmation d’une gauche puissante, anti-liberale réellement,anti-capitaliste, auto-gestionnaire, pacifique, libertaire, toute alliance est une folie...

Un des grands problèmes actuels est justement l’affirmation de l’independance de la gauche face à des discours dominants et des pratiques de gauche defavorisant la majorité sociale des populations...

des politiques des socio-democrates en Allemagne
des politiques des socio-democrates en France
des politiques des socio-democrates en Grande-Bretagne
des politiques des socio-democrates en Espagne
des politiques des socio-democrates au Portugal

La mise en remorque par pans entiers de la gauche derrière ces forces a conduit à un brouillard où la gauche est perçue comme co-responsable, à juste titre, des malheurs et reculs frappant la majorité sociale en Europe, par la majorité sociale d’Europe.

Bien plus, cette mise en remorque a conduit necessairement à froler le suicide organisationnel et a conduit logiquement une partie des apparatchiks qui restaient dans la gauche non-liberale à aller là où les ecuelles sont bien garnies, le foin frais et l’étable bien récurée.

L’affirmation de l’independance absolue de la gauche européenne vis à vis de la pseudo-gauche prodiste, de la pseudo-gauche royaliste, de la pesudo-gauche blairiste, etc, est essentielle et centrale, sous peine d’une nouvelle catastrophe politique .

Ce qui ne signifie pas qu’on ne puisse faire en sorte de sortir le Ducillon de la mangeoire qu’il occuppe. On peut mener cette bataille du moment qu’il n’y a pas de doute sur la place qu’on occuppe à gauche...
La question n’est pas d’un cours sectaire ou pas, mais d’un cours favorisant l’independance de la classe ouvrière face à la bourgeoisie, d’un cours favorisant l’independance de la gauche organisée face à la bourgeoisie.

Comment ne pas remarquer ceci :

Le PCF a failli disparaitre en France de cette soumission gouvernementale au liberalisme socialiste

Le Linkspartei, en affirmant un discours de gauche basique, a resurgit avec des forces qu’on ne soupçonnait pas. Et d’ailleurs je pense que si ce parti accentue un discours de fermeté face au capitalisme il pourra alors conquerir des espaces encore plus grands....Si il se tourne vers des alliances dégéneratives avec la social-democratie il ira alors vers le recul.

L’affirmation d’un discours anti-liberal clair de gauche, démocratique et libertaire par ses énoncés, anti-capitaliste dans son combat, dans la bataille dans les referendums français et neerlandais, a fait resurgir des pans entiers de la classe ouvrière, antérieurement abstentionistes.

L’analyse fine d’ailleurs des résultats des deux referendums montre que le discours anti-capitaliste et anti-liberal de gauche est le plus important courant politique dans les deux sociétés (plus que celui de droite, plus que le courant de gauche libéral, plus que le courant d’extreme-droite), malgrès le rouleau compresseur médiatique de la bourgeoisie, sans qu’on trouve d’ailleurs une expression organisationelle à cette "sensibilité".

L’enjeu fondamental de la gauche des prochaines années est là, pas ailleurs, pas dans des combinaisons douteuses qui jetteraient des pans entiers des travailleurs et des chômeurs dans les bras de l’extreme-droite.

L’independance sourcilleuse d’un pôle qui se définit par le fond (le TCE a été une de ces épreuves de vérité indiquant ce qui n’était pas acceptable) domine la question des alliances, les determinent.

Un grand travail demeure à faire en Europe pour couper le cordon ombilical avec des forces se disant de gauche mais ayant mené des politiques ayant affaiblit la majorité sociale en Europe au profit des bourgeois, ayant par leur politique pro-capitaliste favorisé finalement la poussée de forces d’extreme-droite et de droite extreme.

Les questions qu’affrontent le PRC sont les mêmes finalement que celles qu’affrontent toutes les forces de gauche réelles d’Europe.

Copas