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> Alain Krivine quitte le bureau politique de la LCR

29 avril 2006, 02:17

Pourquoi tant de haine ?
Je vais pas faire de l’idolâtrerie... Alain Krivine était permanent de son organisation politique, il était donc salarié. Comme tout salarié qui cotisait il a droit à une retraite principe que personne ne met en cause (remarquez au passage que ce n’est plus la LCR qui le paye). Je ne sais pas combien touche Krivine comme retraite. Ce que je suis certain c’est quelle est largement inférieure à celle de Jospin ou du futur retraité Chirac. De plus les finances de la LCR sont loin d’être celles du PS ou du RPR à l’époque faste de Chirac-Tiberi (et de l’UMP). (Il ne me semble pas que Krivne ait eu 4000 francs de frais de bouffe par jour payé par la mairie de Paris)
Etre salarié d’une organisation politique n’est pas une siné cure en raison des responsabiltés que vous avez. Lorsqu’on travaille pour une entrepise privée ou publique les rapports sont clairs. vous savez qui est votre patron, qui est votre supérieur et votre "ennemi" de classe. Lorsque vous être à la fois salarié et militant dans une association, un syndicat ou un parti politique les rapports sont plus complexes.
J’ai été salarié(avec une très modeste paye) dans une radio associative dont j’avais été un des co-fondateurs. J’avais accepté de travailler parce que j’étais chômeur de longue durée et que je pouvais par mes activités de journaliste-militant concillier mes activités militantes et professionnelle. Ceci a dure 5 ans et je peux vous dire que ça a été très dur de se battre à la fois mes convictions politiques et me battre pour de meilleures conditions de travail (avoir un salaire correct au moins équivalent au SMIC) sans compter les conflits internes qui existe dans toute associaitons ou organisation.... Ceux qui ont vécu cette expérience là en savent quelques choses.
C’est encore pire lorsque vous êtes porte parole d’un mouvement car vous parlez au nom de l’ensemble du mouvement et que vous devez défendre la position majoritaire. Or aucun militant n’est d’accord à 100 % avec son organisation. Un simple militant n’est pas obligé de défendre une position dans laquelle il n’est pas convaincu. Un porte parole l’est. En plus il doit parler au nom de son organisation face à des gens autres que ses militants (qu’il doit donc convaincre) et surtout face à des journalistes qui sont loin d’être complaisant (plus particulièrement ceux des gros médias liées au pouvoir libéral mais qui sont aussi malheureusement les plus régardés). Imaginez vous un seul instant avoir un tel rôle. Mettez vous à leur place. Sachant qu’après chaque passage à la télé vous devez rendre compte de ce que vous avez dit à cux qui vou sont désigné... Ce n’est pas évident.
Ce que je dit là ne concerne pas que Krivine mais tout ceux qui à un moment ou un autre se sont retrouvés à un moment de leur vie porte parole d’un mouvement (aussi bien comme permanent que simple militant).... Tâche bien ingrate.
Si Krivine fait parti des militants révolutionnaire qui ont fait leurs classes dans les années soixante (la decennie du Vient Nam, du Ché et de mai 1968), il n’est jamais "passé du col Mao au Rotaty Club". Il n’a jamais fait parti des ex-soixantuitars qui se sont convertis au "social libéralisme" voire à l’ultralibéralisme" au nom du réalisme. Il n’a pas finit comme l’ex maoiste Baroso à la tête de la commison européenne chantre de l’ultra-libéralisme, il n’a pas finit comme l’ex mao Klesser au MEDEF, il n’a pas finit comme l’ex-troskyste (lambertiste) premier ministre, ni comme July rédacteur en chef d’un journal financé aujourd’hui par Rotschild, ni comme Conh Bendit adjoint au maire de Francfort..... (J’arrête ici la liste que je vous laisse compléter)
Contrairement à Le Pen il ne s’accroche pas au pouvoir jusqu’à la mort et ne case pas ses enfants à la tête du parti.
Contrairement aux bureaucrates de l’ex-URSS il ne reste pas jusqu’à la mort et quitte la direction de son organisation de son vivant en lui épargnant une guerre de succession (pas comme au PS). De plus il la quitte au moment où elle est en phase ascendante et qu’elle entame une sortie de désert.
Krivine n’est pas quelqu’un de parfait. On pourra toujours critiquer, approuver ou condamner les position qu’il a pris durant sa carrière politique. On pourra toujours dire du bien ou du mal de lui. Il n’est pas infaillible. Il n’a jamais été le petit père des peuple ou le grand timonier (grands sujets de dérisions et de plaisanterie à la ligue).. Je ne dirais pas qu’il était le meilleur des révolutionnaires. Je dirais simplement qu’il a été le moins pire.
D’autres révolutionnaires dans le monde ne sont jamais arrivés à l’âge de la retraite car ils ont été privé de liberté ou payé de leur vie pour leur conviction. Il n’ont pas eu la même "chance" que Krivine. Je profite ici pour leur rendre hommage.
Ce n’est pas sur Alain Krivine que je jetterai ma pierre. Je sais ou est ma cible...

DOLCINO (hérétique brulé par les tenants de l’économie de marché)
"Penser en dehors de l’économie de marché, c’est faire figure d’hérétique" (Albert jacquart)