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> CPE : Français, je vous ai compris !

1er avril 2006, 11:46

Mes chers compatriotes,

il y a encore dans notre pays une fracture sociale.

J’avais demandé au premier ministre et à son gouvernement de tout mettre en oeuvre pour résoudre les problèmes de notre société.

Les chiffres du chômage sont la plus grande préoccupation des Français ?

Eh bien nous faisons en sorte que les chiffres montrent que la situation s’améliore ou n’empire pas !

Les jeunes veulent davantage de travail ?

Des gisements d’emplois existent depuis longtemps, mais nos entreprises dynamiques avaient besoin de flexibilité et de sécurité. Ainsi nous avons offert à celles-ci des réductions de charges afin qu’ils n’aient aucun risque à prendre pour embaucher.

Les Français, dit-on, refusent beaucoup d’emplois à cause des conditions de travail souvent difficiles.

Ainsi ces emplois sont souvent affectés à des personnes en marge de la légalité. Pour remédier à cela , nous avons mis en place une nouvelle politique d’incitation à l’embauche, à travers des contrats plus flexibles permettant à nos entreprises de s’adapter à l’évolution très rapide de l’économie mondiale. Parallèlement, nous incitons les personnes au chômage à reprendre un emploi afin qu’ils retrouvent le goût du travail, ce qui leur permet d’être moins dépendant de l’Etat et de participer à la compétitivité de notre économie.

Il nous faut envisager l’avenir et préparer notre pays à affronter les nouveaux défis.
La question des retraites est un sujet de préoccupation majeures des Français. Nous devons remédier au problème du vieillissement de la population. Nous avons plusieurs leviers à notre disposition pour apporter des solutions :

Nous devons augmenter les cotisations et allonger la durée de cotisation minimum afin de compenser le déficit démographique. Mais cela ne suffira pas.

Nous incitons donc les Français à bénéficier des systèmes de retraite par capitalisation qui leur permettront d’assurer leur avenir.

Nous offrons la possibilité aux Français qui le souhaitent de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite.

Enfin, il est nécessaire d’augmenter la population active de notre pays afin de compenser l’augmentation de la population assistée.

Pour cela notre économie doit être attractive et donc compétitive.

Pour répondre à cette exigence, il est nécessaire de réduire le coût du travail. En mettant en place des outils de flexibilité tel que le CPE, nos entreprises auront des collaborateurs plus disponibles et moins tentés de se syndiquer. Ceci contribuera à limiter l’augmentation de la masse salariale des entreprises et permettra de créer davantage de valeur pour les actionnaires qui sont les véritables garants du dynamisme de notre économie.

Par ailleurs, j’ai demandé au premier ministre et au ministre de l’intérieur de mettre en place une politique facilitant l’accès du marché du travail aux étrangers qui disposent des qualifications indispensables à notre économie. Nous devons permettre à ces personnes peu exigeantes en termes de rémunération et d’avantages sociaux, de pouvoir contribuer au dynamisme de notre économie.

Parallèlement, il est nécessaire de réduire le train de vie de l’Etat et son déficit qui freine le développement de notre économie.

Nous réduisons les dépenses de l’Etat qui contribuent à l’immobilisme de notre économie : celles qui contribuent à assister les personnes qui restent à l’écart du marché du travail ou qui incitent une partie d’entre elles à rester en dehors de celui-ci.

Toutes ces mesures sont encore loin d’avoir produit tous leurs effets, mais nous pouvons déjà constater l’excellente santé des fleurons de notre économie.

Le partage des fruits de la croissance se produira sur le long terme, mais il est prioritaire que les forces vives de la nation retrouve confiance dans notre économie.

Mes chers compatriotes,

vous m’avez élu à 80% lors du dernier scrutin présidentiel face au candidat Jean-Marie Le Pen. Vous avez rejeté avec force ce personnage qui symbolise la négation des valeurs républicaines et rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Vous avez considéré qu’il n’était pas en mesure de mettre en oeuvre le redressement de la Nation qu’il prônait après des années d’immobilisme. C’est donc cette politique que M. Le Pen réclamait, sans avoir les moyens ni la stature pour la mener, que vous m’avez demandé de conduire, en me plébicitant lors du deuxième tour.

Je vous suis reconnaissant de m’avoir confié cette lourde responsabilité et continuerai à défendre les valeurs républicaines qui sont le ciment de notre Nation.

Vive la dictature des marchés, vive le pognon !

Jacques Chirac