Accueil > ... > Forum 64736

> DETTE PUBLIQUE, L’ENTOURLOUPE

5 mai 2006, 16:59

Certes, l’Etat n’est pas seulement le débiteur, mais aussi le créancier le plus sûr, mais je pense qu’il est important aussi de dire qu’il est une personne juridique publique et non pas une personne physique. il n’est pas mortel, contrairement à une personne physique ou une personne morale (une société créé par une personne physique). L’Etat est une idée d’immortalité, une construction mentale collective à durée jusque-là non déterminée, et à mon avis, c’est justement de sa durée dans le temps qu’elle tient son pouvoir et son statut de super-papa ou super-maman en tant que législateur, juge, protecteur, défenseur, banquier, administrateur, educateur, garant de notre subsistance etc.). Face à ce constat, il me semble qu’il serait toute à fait salutaire de revoir un peu la valeur qu’elle a pour chacun de nous.
Cela permet aussi de se positionner par rapport à l’Etat, lui donner sa juste valeur sans sousestimer le poid qu’a chacun de nous pour le maintienir dans la durée grâce à la présence et l’effort de chacun. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui ne voient qu’un seul côté de la médaille. Nous ne sommes pas seulement des exploité(e)s, des impuissant(e)s, des interdit(e)s. Nous sommes aussi des patron(ne)s, puissant(e)s, des acteurs et actrices de notre vie personnelle et sociale. Notre rôle ne se résume pas à celui d’une personnes physique sexuée (homme, femme, enfant, adolescent, etranger etc.), nous sommes bien plus. Nous sommes avant tout des personnes politiques (mamans, papas, célibataires, mineurs, immigrés, féministes, hétero- et homosexuel(le)s, contribuables, handicapés, malades, chômeurs, retraités, bénévoles, fonctionnaires habitants, electeurs, citoyens, associés, victimes, acteurs, criminels, innocents etc.), et professionnelles (maçon, couturière, gardien, comédien, réalisateur, enseignant), etc.)
Ce que je veux dire c’est qu’en sa qualité de personne politique, chacun de nous fait partie de l’Etat, que ce soit d’une façon active ou passive. Et paradoxalement, pour moi, la dette publique n’est pas une valeur négative, au contraire, elle témoigne de l’ investissement collectif dans l’idée de l’Etat, elle est l’affirmation que la chose publique a une forte valeur, même une très grande valeur, personnelle et politique.
angela anaconda