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> DU VIDE Capitaliste de l’existence

30 mai 2006, 12:03

Qu’en disait Onkel Karl :
" Le besoin d’argent est donc le vrai le vrai besoin produit par l’économie politique et l’unique besoin qu’elle produit. La quantité de l’argent devient de plus en plus l’unique et puissante propriété de celui-ci ; de même qu’il réduit tout être à son abstraction, il se réduit lui-même dans son propre mouvement à un être quantitatif. L’absence de mesure et la démesure deviennent sa véritable mesure.
Sur le plan subjectif même cela se manifeste d’une part en ceci, que l’extension des produits et des besoins devient l’esclave inventif et toujours en train de calculer d’apétits inhumains, raffinés, co,ntre nature et imaginaire - la propriété privée ne sait pas transformer le besoin grossier en besoin humain ; son idéalisme est l’imagination, l’arbitraire, le caprice, et eunuque ne flatte pas avec plus de bassesse son despote et ne cherche pas à exciter ses facultés émoussées de jouissance pour capter une faveur avec des moyens plus infâmes que l’eunuque industriel, le producteur, pour capter les pièces blanches et tirer les picaillons de la poche de son voisin très chrétiennement aimé. (Tout produit est un appât avec lequel on tâche d’attirer à soi l’être de l’autre, son argent ; tout besoin réel ou possible est une faiblesse qui attirera la mouche dans la glu ; exploitation universelle de l’essence sociale de l’humain, de même que chacune de ses imperfections est un lien avec le ciel, un côté par lequel son coeur est accessible au prêtre ; tout besoin est une occasion pour s’approcher du voisin avec l’air le plus aimable et lui dire : cher ami, je te donnerai ce qui t’est nécessaire mais tu connais la condition sine qua non ; tu sais de quelle encre tu dois signer le pacte qui te lie à moi ; je t’étrille en te procurant une jouissance). L’eunuque industriel se plie aux caprices les plus infâmes de l’homme, joue l’entremetteur entre son besoin et lui, excite en lui des appétits morbides, guette chacune de ses faiblesses pour lui demander ensuite le salaire de ces bons offices."

K.Marx. Manuscrits de 1844, 3ème Manuscrit. p. 101 ed. française . Ed. sociales, Paris, 1972.