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> Le peuple silencieux est responsable

2 août 2006, 18:23

On en revient toujours au même constat sur la "servitude volontaire" qu’évoquait La Boetie il y a 5 siècles. Ci-après une variante plus moderne extraite d’un article d’Alain Gresh publié dans le Diplo de septembre 99 :

Lors de la récente guerre menée contre la Serbie, l’universitaire français
Pierre Hassner évoquait les risques de « barbarisation du bourgeois ».
« Celle-ci consistera, expliquait-il, à conserver l’idée de la valeur infinie de
chaque vie humaine - et donc l’exigence "zéro mort" - pour ses propres
citoyens, mais à se résigner de plus en plus facilement à infliger des pertes
aux populations civiles adverses ou à tolérer celles des populations que l’on
veut protéger. » Ce n’est pas autre chose dont parlait M. Cornelio
Sommaruga, président du Comité international de la Croix-Rouge, quand il
réfutait le concept de « guerre humanitaire ». « qui signifie que l’une des
parties est humanitaire et l’autre diabolique ». Cette simplification « pourrait
conduire à une discrimination entre les victimes, il y aurait alors les "bonnes"
victimes du côté de la partie "humanitaire" et les "mauvaises" victimes parmi
ceux qui s’opposent à une intervention "humanitaire" . »

Particulièrement en démocratie, la responsabilité des peuples qui se taisent devant les crimes de leurs dirigeants (les peuples n’ont qu’un ennemi disait Saint-Just : leur gouvernants) me paraît écrasante.

Valère