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> Lettre ouverte aux Juifs

5 août 2006, 12:52

Voilà quelqu’un dont on peut imaginer qu’il s’est
cantonné longtemps "à distance respectueuse"
avant d’écrire ce qui suit.
Je tiens, moi, le "respect" dont tu on a plein la bouche à distance
(je dis : c’est de la non-rencontre/ex : le "respect" des truands)
(pour leurs "régulières"), avec Lucrèce et
contre Platon, car il obstrue toute possibilité de
transcendance, pour demeurer dans les bornes
du "Même" et du "parcours sans faute"(aux yeux de qui ?)
(de Dieu le Père avec coche à ne pas rater ?)
par spectre de peur anticipée projetée sur l’autre...
Outre que la remarque de "post-scriptum" est juste, il est
un point qui m’insupporte dans ce "vous" qui dénierait à
l’être humain singulier les voies que lui prohiberait la
"grégarité", même si, dans ce texte, l’auteur Karim semble
faire des observations "à la bonne distance" pour que ses
interlocuteurs les écoutent, sinon les entendent. Il y a, dans
ce procédé, "quelque chose" qui ignore la simple reconnaissance
par la vie des actes de vie, et entérine la confiscation idéologique
que la focalisation de la guerre israëlo-moyen-orientale engendre
et met en scène en tant que "déterminisme mondial",
par une mise en situation "des Juifs" dans la sphère politico-économique
comme entité aussi compromettante que ce "Vous", par opposition à
"Moi", ou pire, à un "Nous" tacite.
Non seulement Karim ne distingue pas les Sionistes des Juifs, pas plus
qu’il n’a dû distinguer les Aschkénazes des Sépharades dans leurs
sionismes/anti-sionismes ou leurs laïcismes, dont la mosaïque renvoie
à ce "quelque chose", que je préfère nommer "lack of" (absence de/manque),
renvoyant à ce "Moi/Nous" de comparaison, sinon d’opposition :
pour ma part, (et si cela peut l’aider à avancer, tant mieux), je me suis
extrait de ces sacs de noeuds à partir du moment où j’ai cessé de
considérer patriarcat et matriarcat comme une dualité figée dans la
tradition juive, et ai reconnu le caractère industriel, planifié et méthodique
de l’extermination des Juifs, Tziganes, Roms, Homos, Cocos, Anars et
Noirs, comme conséquence de l’irruption de l’ irrationnel en Politique, et non
comme déterminisme logiquement monstrueux issu du Rationnalisme des
Lumières... (l’extermination dans la concentration du fascisme japonais impérial)
(a un caractère aussi délirant, mais moins "étudié", sinon "raffiné"...)
Cette distinction d’avec les génocides, pogroms d’antan ou victimes de guerres
n’est pas anodine :
elle porte autant sur l’échelle que sur la portée elle-même de la Cata.
Enfin, moi je suis sidéré qu’un tel texte ne parle pas de "travail", mais unique-
ment de rétribution.
Eh, oui, Mr Karim, c’est franco-maghrébin-kabyle-Cotorep qui vous le dit,
les Juifs travaillent "comme tout le monde", même s’ils n’ont pas les mêmes
embrouilles au travail "que tout le monde", d’ailleurs.
Il y a dans ce Liban bombardé une voix druze que l’on n’entend pas : celle de
Walid Joumblatt, et de la diaspora palestinienne la voix d’"un absent bienheureux"
que l’on n’entend plus : celle d’Elias Sanbar. "Rétribution ?" ou "Ne pas ajouter de "
"désastre au désastre ?"
Ce texte écrit par Karim a le mérite de s’extraire de l’épidermisme de ces temps maussades sans l’excuser ; mais le creuser encore, au lieu de vivre et tendre la main à ceux qui se croient condamnés par la violence des faits est une autre gageure, autrement et décidément desespérée.

Boudjemaa.