Accueil > ... > Forum 85483

> nombreux et attentifs

18 août 2006, 14:57

Nous autres de l’alternative unitaire, nous avons une qualité, c’est notre "fraîcheur" en politique.

Et nous avons un sacré défaut... la même "fraicheur", que l’on peut qualifier autrement : naiveté, courte vue, irresponsabilité, formules approximatives, ignorances généralisées...

Il faut faire avec. Ce qui se passe est un cas où la politique ressuscite en France, depuis 1998 (je date ça de Seattle et de la formation d’ATTAC) après vingt ou trente années atones...

L’auteur de cet article illustre ces qualités et ces défauts.
En effet la LCR a déclaré présenter Besancenot, mais en précisant que cette candidature ne sera pas maintenue si un accord est réalisé en vue d’une candidature UNITAIRE.

Le PCF n’a pas désigné MGB, au contraire beaucoup de militants du PCF sont très engagés dans les comités pour une candidature Unitaire. Et ce n’est pas un secret que le PCF est intérieurement déchiré entre ceux, proches de Robert Hue, qui ne veulent pas renoncer à l’union de la gauche, quelques soient les couleuvres à avaler, et ceux qui sont prêts à participer à une autre alliance, l’alliance anti libérale, avec comme candidat aux présidentielles José Bové.

Le fait que MGB participe en septembre à une réunion avec le PS ne doit pas être hâtivement interprêté comme un ralliement de MGB à la fiction du maintien de l’union de la gauche. On peut aussi comprendre cette réunion comme un élément du débat interne du PCF.
Il s’agit dans ce cas, au contraire de démontrer que cette union de la gauche est morte, que c’est une page tournée.
Il faut penser par exemple à la rédaction de l’Humanité, journal toujours au bord du dépot de bilan, dont les responsables ont peut-être plus que d’autres du mal à renoncer à une image "d’union de la gauche socialo-communiste". Ce sont ces gens là que MGB doit convaincre (entre autres), si, comme je le pense, elle est assez intelligente pour avoir compris que son intérêt est bien du côté de l’alliance anti libérale.

Je n’ai pas trouvé trace d’une déclaration de José Bové évoquant un retrait de sa part "si Fabius est candidat".
Je dois dire que, si elle existe, cette déclaration me parait politiquement ...inadéquate.

Cependant, cette discusion permet quelques mises au point...

Plus haut je parlais d’irresponsabilité... Les plus jeunes d’entre nous laissent dériver la discussion vers l’utopie, le radicalisme, l’extrême gauche. Mais nous savons tous que ce n’est pas la direction que nous avons choisie.
La Charte anti libérale n’est pas un programme communiste ! Il convient de la relire !
C’est un programme énergique et réaliste qui propose des réformes favorables au peuple !

Ce que nous avons voulu faire c’est continuer le NON de gauche, en refuser la constitution libérale de Giscard, acceptée par la direction du PS, et donc chercher la sortie du libéralisme.

Pour ma part j’ai écrit en 2005 que je voyais Bové comme la chance d’un LULA pour la France.
LULA n’est pas communiste, il tente des réformes réellement favorables au peuple.

On comprend bien que, dans la logique du NON de gauche, si c’est Fabius le candidat du PS, les choses pour nous se compliquent... Car c’est Fabius qui a ouvert la porte du piège où Chirac et Hollande nous avaient bouclés.

C’est la raison pour laquelle Mélanchon, dont le groupe PRS participe à nos réunions, soutient Fabius !
La déclaration de Bové, si elle est avérée (je répète que je n’en ai pas trouvé trace), n’est donc pas absolument inexplicable.
Malgré tout, il faudrait y objecter que Fabius, s’étant rallié à la grande "convergence", a perdu la plus grande partie de son habit anti libéral...
Par ailleurs, on ne l’a guère entendu lors des massacres et des crimes de guerre commis par les israéliens au Liban, quand le porte parole du PS Julien Dray se déshonnorait en soutenant sans réserve les criminels...

Ce ne serait donc PAS un bon candidat unitaire... mais cette "candidature" si elle avait lieu, nous gênerait...

Heureusement, les dirigeants socialistes qui campent dans les donjons de leurs conquêtes régionales se ruent aux basques de Ségolène, comme les rats derrière le joueur de flûte, croyant aller à la soupe, alors qu’ils vont à la tasse...
et le risque Fabius est inexistant...
Ségolène est pour nous la candidate socialiste idéale, il faut bien l’avouer...

En fin de compte, la possibilité que nous ayions, fin septembre, ou peut-être plus tard, fin octobre, un candidat anti libéral ayant de la surface et du charisme, José Bové soutenu par le PCF, par de nombreux militants de la LCR, des Verts et du PS, cette possibilité reste réelle.
Il faut simplement tout faire pour qu’elle se réalise.

Jean Pierre Boudine, Marseille