Accueil > ... > Forum 94693

> Faut-il brûler Robert Redeker ?

3 octobre 2006, 04:46

REDEKER ou L’ENFANCE d’UN CHEF....

Il est rare que je ne sois pas d’accord avec Maxime Vivas, mais son texte me paraît proche de la mauvaise foi, destiné tout au plus à ne pas rompre avec des gens jouissant d’un certain "pouvoir médiatique", sous le grand patronage de Voltaire qui en défendant Calas défendait une victime de l’opinion publique et non un médiacrate parmi d’autre.

Je ne peux pas accepter cette position parce qu’elle cautionne trop de souffrances. Car dérrière l’amour des juifs de Robert redeker, il y a la haine. La haine d’abord des juifs du père de Redeker ... Ce serait là l’aspect le plus pardonnable de ce fils d’occupant allemand qui n’en finit pas de rompre avec papa.... Et de revivre l’humiliation maternelle de la Libération. Comment transformer cela en délire amoureux des juifs, sinon en exaltant la manière dont les juifs sont enfin devenus des nazis comme papa...

Donc il y a la souffrance, celle de tous ces déportés, celle de toutes ces victimes du nazisme que monsieur Redeker transforme pour "blanchir" papa en waffen SS... Il y a la souffrance de tous ceux qui aujourd’hui d’origine juive ne peuvent que vomir ce que l’on tente d’accomplir en leur nom sur les terres de palestine...

Il y a la souffrance de tous ceux qui aujourd’hui en France souffrent de discrimination parce qu’ils s’appellent Mustapha, Mohamed ou Amina... Ceux à qui monsieur Redeker fait porter l’étoile jaune comme son papa la faisait porter aux juifs jadis... Il y a cette souffrance infligée aux peuples du Moyen orient... Et celui qui peut oublier ne serait-ce qu’une minute cette souffrance, ce déni de droit, ce racisme abominable qui accepte que des être humains soient traités comme une sous humanité parce qu’ils sont "musulmans", c’est-à-dire "basanés", n’est que le digne héritier de ceux qui appuyaient les collabos, dénonçaient les juifs à la gestapo. Il ne s’agit pas du droit d’un intellectuel à écrire n’importe quoi... Il y a cette mère en voile noir qui pleure son enfant mort...

Et toutes ces souffrances qui se pressent sont bradées pourquoi ? Souvenez-vous de l’enfance d’un chef de Sartre... C’est l’histoire d’un individu médiocre, sans talent, qui invité dans une soirée mondaine se crée par hasard une petite gloire en refusant de saluer un juif... Alors qu’il s’attend pour cette bévue à être chassé du salon bourgeois, tout le monde le félicite et c’est comme cela qu’il devient un "chef" nazi des beaux quartiers, sa gloire est assurée...

Toutes ces souffrances pour que des individus sans talent vendent un livre de plus, aient droit à une critique, je suis sûr que redeker a un livre chez un éditeur...

Redeker c’est "l’enfance d’un chef", ou comment alors qu’aucun talent ne vous donne droit de cité, on flatte Claude lanzmann qui a hérité de sartre et de Simone de beauvoir les temps Modernes, on chasse claire Etcherelli coupable de sympathie pro-palestinienne, on se fait l’exécuteur des basses oeuvres... On devient un sioniste militant pour avoir ses petites entrées aux côtés de B.H.Levy et autres Finkelkraut. le tout au nom de la République, la laïque, et voilà comment on traîne jusqu’à Robespierre dans la fange du racisme...

Cette histoire là Sartre l’a racontée pour expliquer comment un individu médiocre se fait une place au soleil en envoyant sa pelletée de suppliciés dans les fosses d’Auschwitz, en devenant un tortionnaire de la gestapo... Il ne pouvait pas imaginer que les Temps Modernes abriteraient de tals individus... Ceux qui pour être acceptés dans "les élites intellectuelles", pour jouir d’une gloire médiatique sont capables de vomir de la haine, de faire mal à des gens qui ne leur ont rien fait.

Non maxime, je ne peux être d’accord avec ta position, je n’appartiens pas à ce petit monde pour qui la vente d’un livre est plus importante que la souffrance d’un enfant qui hier s’appelait jacob, anne franck et aujourd’hui mohamed, mustapha et Amina...

A mes Yeux un plumetif n’a pas plus de droit qu’un individu ordinaire et faire appel à Voltaire pour une telle cause n’est pas juste...

Danielle Bleitrach