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> Pour Roberto Ferrario et Bellaciao : contre le délit d’opinion politique en France, à quand un sursaut de la justice ???

8 novembre 2006, 10:25

Un copain m’avait signalé l’intervention du professeur Raynaud dans l’emission d’Alain Finkielkraut "Répliques" sur France-Culture.
Le dit professeur à propos de l’affaire Redeker évoquant les critiques dont RR a fait l’objet parle d’interventions "facheuses". Il s’apprêtait à citer "Bellaciao" lorsque Finkielkraut l’a coupé. Il y revient cependant pour dire que de facheuses on a eu "pires" interventions sur le site où oeuvre Roberto. C’est au tour de Ben Saïd et de Finkielkraut de dialoguer, dérive sur l’Islam. Lorsque la parole revient à Raynaud il dit qu’il est du devoir politique à un certain moment de "faire taire la complexité"... Edifiant, n’est-ce pas. La logique libérale mène in fine au stalinisme. CQFD.
Ce qui n’est pas moins édifiant c’est que le débat ait été porté sur une affaire montée de toute pièce. A l’heure d’aujourd’hui un seul individu a été interpellé par la Police, puis relâché. Nous avons l’assurance qu’il agissait pour son propre compte et ne suivait pas les ordres de quelque ordre islamiste. Lors donc dans "Répliques" on glose, on devise, on délire à partir de l’affaire Redeker sur l’islamisme contre tout principe même de réalité. Une fois encore c’est une pure fiction journalistique et intellectuelle qui emporte le débat en France. La fiction telle est bien l’essence du spectacle. Si bien qu’on peut dire que le spectacle de la fiction journalistique et intellectuelle, largement répandu, est l’ennemi de la réalité. C’est à partir de ces fictions qu’un sentencieux et inquiétant "le devoir de la politique est de faire taire la complexité" se dit. Ne nous y trompons pas si ces sentences se disent c’est qu’elles sont mises en pratique. L’affaire des chantiers de St Nazaire est là pour le prouver. L’objectif avéré du pouvoir et de ses sbires est de crééer un écran de fumée squameux, une fiction de la société à partir de laquelle ils sèment le confusion dans les esprits sur les institutions mêmes dont la Justice. Ainsi laissent-ils des citoyens désabusés dans le combat de chacun contre tous, par le pouvoir même instillé, puisqu’il n’est plus de garants ni de la vérité, ni du règlement pacifique des différends. Un boulevard s’ouvre alors au pouvoir qui peut, par exemple, s’assoir sur les décisions de tribunaux qui récusent les décisions d’expulsions d’immigrés, l’exécutif expulse quand même. L’exécutif devient par la même le judiciaire et piétine le principe de séparation des pouvoirs. Nous entrons lors donc dans la totalitarisme. Et nous y entrons facilement puisqu’en amont Raynaud, Rdeker, Finkielkraut, Le Figaro auront brouillé les cartes en faisant croire à un péril islamiste.

régis