Accueil > ... > Forum 112840

> Sauver Politis ? Soit ! mais pas un Libé bis.

8 décembre 2006, 18:06

Eh bien, les vieux stal’s, en pleine forme !
Vous avez raison : il n’y a rien de plus urgent que de taper sur un petit canard comme Politis !

Faut-il répondre à un procureur digne des procès de Moscou ?
Si c’est pour essayer de le convaincre, à l’évidence, non …
Tout son réquisitoire — fait de citations tronquées, d’affirmations aléatoires, d’allégations mensongères — ne mérite que silence du mépris.
Le problème est que quelques-uns le lisent, et quelques-uns le croient. Alors, faut bien passer le jet. Allons-y pour la corvée de chiottes !

1— Je réponds ici pour Politis, pas pour RSF. Je ne fais pas partie de cette association (bien qu’ayant été sollicitité par Robert Ménard dès sa création), je ne suis pas d’accord avec elle, notamment sur Cuba, je n’approuve pas ses liens avec les milieux anti-castristes, ni ses sources de financement ; je pense, en revanche (comme Denis Sieffert) que certaines de ses campagnes pour obtenir la libération de tel ou tel journaliste emprisonné, torturé et/ou menacé de mort ont été nécessaires et utiles — et sur ces points-là, je ne regrette pas que Politis ait relayé son combat.

2— Le procureur Vivas ignore manifestement tout de la façon dont fonctionne un journal. Il y a une rédaction d’un côté, un service commercial de l’autre. Le service commercial dépend de la direction administrative, poste, jusqu’à une date récente, (mal) occupé par un certain Jean-Pierre Beauvais, soutenu par Bernard Cassen et Jacques Nikonoff et membre éminent de la coterie qui a, à Attac, les faveurs de M. Vivas. S’il a des reproches à faire aux choix publicitaires de Politis, il sait donc à qui les adresser (y compris pour le dernier paru, les emplacements de pub étant retenus assez longtemps avant parution).

3— Pour en finir sur ce point (mais c’est ce qu’il y a de plus drôle dans la diatribe qui nous est faite) : j’affirme ici que Politis n’a jamais touché un sou de RSF, pas un ! Comme chacun peut le constater, Politis est un magazine noyé dans la publicité … Nous avons, en effet, quelques encarts, de-ci, de-là. Quelques uns sont payants, très peu : en général, ceux de maisons d’édition, ou de sociétés mutualistes ou de l’économie solidaire. Autrefois, lorsque je dirigeais Politis, j’ai aussi sollicité et obtenu quelques rares encarts de sociétés publiques, comme la RATP, par exemple. Mas la plupart des publicités qu’on peut trouver dans Politis sont des pubs gratuites (pour des associations et des causes plus ou moins proches, genre Restos du cœur — celles pour RSF entrent dans cette catégorie ; soit des échanges avec des publications elles aussi plus ou moins proches : selon des critères qui tiennent compte du tirage, un quart de page de pub pour le Diplo s’échangera avec une page, voire plus, de page pour le Diplo dans Politis.

4— Quand le proc’ Vivas cite telle ou telle brève de Politis qui critique Cuba (Cuba est au-dessus de toute critique ?), il choisit son menu pour nourrir son argumentation ; il oublie d’autres papiers, ou il ne les a pas lus : par exemple une tribune de Tubiana très sévère pour Ménard, à la sortie de son bouquin. De même, quand il nous rapproche de Libération sur l’affaire Chavez antisémite, alors que nous les avons violemment "contrés" sur ce point …

Tout est de cette eau-là, dans le papier de Vivas. Une eau sale, déversée pour salir.
Il dit avoir été "bombardé de toute parts, et même par Attac", lors de notre souscription superbement réussie (désolé de la peine que ça peut te faire Vivas, l’"ambulance" va rouler encore un peu !) ; que sous-entend le "même par Attac" ? Eh bien, cette fois, Vivas se garde de préciser, comme il l’avait fait précemment dans un message putride sur les listes d’Attac, accusant Politis d’avoir eu accès aux fichiers d’Attac. Il doit savoir maintenant que cette accusation est une pure diffamation, donc il reste dans le vague … Maintenant, que de nombreux militants d’Attac aient soutenu Politis et relayé notre souscription sans qu’il soit nécessaire de magouiller ou de les soudoyer, c’est parfaitement vrai ; mais c’est sans doute inimaginable pour un vieux stal comme Vivas …

Enfin (mais on pourrait continuer encore longtemps), sur la candidature Buffet et notre anti-communisme supposé : nous avons, sur cette question de la candidature unitaire, exactement la même position que celle de Séguy, Ralite, Sève et Mazauric, tous anticocos bien connus !
Où l’on comprend mieux que M. Vivas, écrivain, ait du mal à faire prendre ses livres au sérieux.

Bernard Langlois