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> Sauver Politis ? Soit ! mais pas un Libé bis.

9 décembre 2006, 09:11

Monsieur Bernard Langlois

sur le message de Maxime Viva que je ne trouve ni fielleux, ni filandreux, je partage totalement l’essentiel qui n’est pas dirigé contre Politis mais les liens de ce journal, que j’estime sur le fond même si je n’en partage pas tous les articles, avec des gens comme Robert ménard et RSF.

Aux arguments et aux analyses de Maxime Vivas contre Robert Ménard, j’ajouterais un argument qui je pense ne peut être que partagé par un journaliste : Robert Ménard se présente comme le défenseur d’une profession, une sorte de supersyndicat planétaire. Mais non seulement cette défense au niveau planétaire choisit ses ennemis et ses amis d’une manière suspecte, non seulement il ment sur ses liens véritables avec la CIA, mais sur le plan de la défense des intérêts des journalistes, il promeut une vision corporatiste qui unit inextricablement les intérêts des grands propriétaires, des annonceurs et ceux des journalistes. Cela est parfaitement nuisible à la profession, à son indépendance si celle-ci existe encore.

Croyez bien que je considère que cette profession n’est pas pire que les autres et on y trouve des gens courageux qui se battent dans les pires conditions... Il est de notre devoir de les défendre mais il faut eux-mêmes qu’ils soient impitoyables contre les dérives à la Robert ménard. Vous devriez donc remercier Maxime Vivas et l’exigence dont il témoigne... Cette exigence est argumentée et sa dénonciation de Robert Ménard vous aide car on ne saurait tout connaître...

Donc j’appuie sur le dossier RSF Maxime Vivas. En ce qui concerne ATTAC je déplore l’autodestruction de cette organisation à laquelle je n’ai jamais appartenu. Je n’ai jamais fait la moindre remarque sur cette autodestruction. Cet aspect là de la vie militante de Maxime le concerne et je n’ai pas à intervenir sur un dossier que je n’ai suivi que de loin.

Sur M.G.Buffet : voilà ce que j’écris à partir d’un autre texte, c’est une position politique qui respecte les autres, avance des arguments.(A) si vous voulez en prendre connaissance, vous remarquerez que mon désaccord avec la position de Politis rejoint pour une part les analyses de Maxime sans toujours coincider avec lui. L’estime que j’ai pour maxime ne m’empêche pas dans certains cas de polémiquer avec lui comme cela a été le cas lors de la ridicule affaire Redeker, mais toujours en gardant le fond : la confiance que j’ai dans l’homme, dans ses engagements. Ce qui nous permet de nous retrouver et de nous battre ensemble y compris sur Cuba...

C’est ce que je souhaite de votre part, une polémique mais du respect et vous en avez manqué à Maxime dans votre réponse.

Danielle Bleitrach

(A)Texte sur M.G.Buffet candidate

Oui la direction du PCF porte une lourde responsabilité dans le bordel ambiant, je ne le dis pas d’aujourd’hui... Quand on fait un congrès du PCF sur la candidature communiste aux présidentielles et que dès le lendemain, sans même s’en être ouvert aux militants rassemblés en congrès, on lance dans l’huma une pétition (de quelques intellectuels inconnus) pour candidature de rassemblement, on aboutit au désordre ambiant : pour les communistes la canidature de rassemblement est M.G.Buffet. Pour les autres c’est tout le contraire. Je dirai même que la seule chose qui les fédère est "tout sauf M.G.Buffet". En fait si on fouille bien ils n’ont plus comme argument que l’exaltation de la marginalité groupusculaire et leur refus des forces organisées... Avec l’idée lumineuse que les Français en auraient assez des organisations, des partis, ce qui est la thèse bien connue de toutes les extrêmes-droites... Et en prime la palme à la médiatisation, prenons comme candidat celui ou celle qui passe le mieux à la télé.

Et on ressort dans la même logique l’anticommunisme primaire supposé des Français, ils ne voteront jamais pour une communiste encarté, secrétaire de son parti... Donc il y a un triptique :
l’anti-partisme, l’anti-communisme et le tropisme médiatique... Tout cela on le voit fleure bon le printemps révolutionnaire ou simplement progressiste.

L’anticommunisme alors même qu’on attend des communistes qu’ils fournissent les militants, et même le financement de la campagne, c’est fort de café. Bien que les communistes aient l’habitude de promouvoir des candidats qui ne leur apportent pas une voix et refusent de surcroît non seulement de se plier à une discipline de groupe, en particulier sur le plan financier et rejoignent de fait le PS. je pense à la liste "Bouge l’Europe", la promotion de Philippe Herzog et "la féministe" Freisse (?)... Honnêtement j’ai l’impression qu’il se prépare un certain nombre d’individus du même tonneau pour les élections locale...

En ce qui concerne les partis, le refus des forces organisées, on assiste aux mêmes incohérences politiques. Dites vous bien en effet qu’il n’y a de candidats aux présidentielles crédibles que ceux qui ont l’appui de forces organisées... Il ne s’agit pas d’un référendum où s’additionnent les choses les plus contradictoires, mais du choix de celui qui de fait va devenir l’autocrate de la République française (c’est ça la Constitution et son piège). Le vote en faveur du quinquenat a encore renforcé la tendance... Et toutes les élections qui suivront en particulier les législatives et les municipales partiront de là... C’est une escroquerie comme le dit Denis, mais le fait est...

Quant à la médiatisation, le plus connu n’est pas celui que les Français souhaiteraient comme élu... Il y a désormais un art d’utiliser le discrédit médiatique : l’enjeu est justement d’avoir dans le camp opposé le ou la candidate la moins crédible aux yeux des Français... Ainsi la droite, sa presse, sa radio, sa télévision, son MEDEF, a tout fait pour gonfler la candidature de Segolen, la médiatisation ça sert à cela... On flatte le plus nul, celui qui tiendra le moins bien la route, celui ou celle qui est seul...

Il y a des moments où on peut se demander également si pour certains "anti-libéraux" la vision du meilleur candidat anti-libéral n’est pas un succédanné de Coluche, le candidat le mieux médiatisé, le plus indépendant des partis... Et dire que c’est ça qu’on conçoit comme une nouvelle manière de faire de la politique...

En fait si vous suivez bien ma démonstration je crois que la seule chance de voir surgir une force anti-capitaliste, anti-impérialiste est d’accepter la candidature de rassemblement qu’est M.G.Buffet. J’irai même plus loin, il est temps de construire un grand parti révolutionnaire au lieu de se raconter qu’un rassemblement de non encartés est la solution... Alors que cette solution est non seulement inefficace mais antidémocratique. Il faut tirer le bilan des échecs, ceux du socialisme européen, ceux d’organisations comme ATTAC mortes d’absences de liens avec les couches populaires, et sans doute le brouillon échec de cette candidature anti-libérale.

Tout n’est pas désastreux, des choses ont germé, il faut construire, cela passe par le choix du candidate crédible aux présidentielles et je n’en vois pas d’autre que M.G.Buffet même si elle doit faire 2 ou 3%... C’est plus sûr qu’un Coluche à 12%... Pour l’avenir que nous devons construire ensemble...

Amicalement en prime je vous dis : Si vous me construisez le vrai parti dont nous avons besoin, je vous promets que j’adhère...

Danielle Bleitrach

(1) Excluons quelques partisans de Robert Hue qui veulent lui faire la peau... Et tiennent à sa candidature comme la corde tient le pendu...