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LES MILITANTS ET SYMPATHISANTS PS SONT ILS SOLUBLES DANS LE PCF ? ;-)

16 janvier 2007, 12:21

Bonjour,

Suite à ma lettre sur mon départ du PS , publiée ça et là, j’ai reçu beaucoup de réponses en peu de temps notamment ici ; certaines sont très enthousiastes, accueillantes, amusées ; d’autres, d’une agressivité folle, révélant des peurs qui sont à mon sens archaïques mais sont peut être celles qu’il convient de prendre le plus au sérieux.

Une précision d’abord : non, je ne pars pas du Ps pour des questions d’ambition personnelle !!!! C’est fou ça... Comment dire ? Je m’en fiche, je ne veux surtout pas un mandat ou une charge, je sais exactement ce que c’est et je n’en veux pas ! Je veux voir grandir ma fille, passer du temps avec ma famille, préserver ma vie privée etc. Mais oui, je suis une militante donc, je milite, tant que je le peux.

Le titre de ce post est volontiers provoc’ - il ne s’agit évidemment pas de dissoudre les militants PS qui viendraient rejoindre le PC mais de les assimiler et de les rendre assimilables avec leurs spécificités, et aussi, de rendre le Pc assimilable aux "transfuges" du PS, bref de leur faire une place.

De l’extérieur, je suis frappée, le PCF a toujours une déficience d’image terrible - (il n’est pas aidé par les médias c’est sûr) :

 certes il est mal voire peu médiatisé en France ; mais on n’a toujours pas pardonné ni oublié le soutien aux purges, à Staline, et aux pogroms. C’est un argument que j’entends beaucoup quand je parle de ma volonté d’engagement au PC : "quoi ? mais tu vas pas faire ça ? c’est un ramassi d’antisémites, c’est le fascisme de gauche, ils soutiennent tous Staline, et puis, ils ont défendu le Pacte germano-soviétique quand même..." etc etc.

Les gens qui me disent ça ne sont pas des idiots, ou des incultes, mais ils ont vraiment peur, une peur "bleue" du "rouge" de ce qui relève pour moi de la mythologie politique aujourd’hui, même si cela a existé. C’est comme reprocher à un catholique du 21è la Saint Barthélémy ou l’Inquisition, ça n’a plus de sens, car les courants, partis, etc, sont comme les hommes, ils changent, ils se modifient, ils évoluent.

Pour dire les choses clairement, il ne faut pas renier l’histoire d’un parti, d’un groupe, c’est important, il faut la connaître - mais je crois qu’aujourd’hui, les raisons idéologiques et/ou stratégiques pour lesquelles PC et PS se sont séparés n’intéressent plus grand monde et ne sont même pas connues des "jeunes militants", qui s’en tiennent donc à l’imagerie d’Epinal ci-dessus décrite. Mais peut être le Pc doit il envisager un discours ouvert et clair sur le sujet , pour vider l’abcès une bonne fois, s’il veut pouvoir être le parti de la refondation ? (quand on veut être révolutionnaire il faut l’être jusqu’au bout , y compris en n’ayant pas peur d’être iconoclaste et en disant "je me suis planté" - ne pas faire ça c’est l’erreur qui va tuer le PS).

 il y a un discours, implicite au moins , qui me plaît beaucoup au PC : c’est la volonté délibérée de ne pas inscrire le temps politique dans l’immédiateté et de lui reconnaître une dimension spécifique, comme dirait l’autre, ni trop court ni trop long , mais devant aller au-delà des échéances électorales dont nous sommes abreuvés. Ca c’est important et c’est rare - il faut le courage politique, le temps politique, la volonté politique. En france aujourd’hui on en manque.

 sinon je crois qu’il y a des "pilliers" communs sur lesquels PS et PC pourraient se retrouver (enfin, il faudrait surement laisser faire "la base" car je pense que les "cadres" se taperaient vite sur la gueule, hélas...) :

 une condition de "forme" préalable — > faire "table rase du passé " ou presque, chez les PS et chez les PC ; c à d garder l’essentiel, et évidemment le discours communiste sur le capital est pour moi u n fondamental intangible qu’il faut garder ; et il y a le reste , ce que j’appelle "du folklore" (au Ps et au PC), ce n’est pas l’essentiel donc il faut etre prêt à le sacrifier, le cas échéant, en en ayant discuté au préalable, pour permette la réunion.

 définition du socialisme en France (quand je dis socialisme, je dis socialisme au sens large ,d’avant "la cission", je parle du socialisme pour qui Jaurès est socialiste ) : ça fait un bail que ça n’a pas été fait, en tout cas au PS, ça doit valoir le coup et ça peut être intéressant, surtout si on se "refonde" ;

 définition d’un corpus de principes, sorte de "charte" éthique pour avoir enfin un projet socialiste et non un simple "programme" ; là dessus , je pense qu’au Pc on est sur la bonne voie car on essaie encore de penser en termes de principes, en terme de philosophie poltique, en se dégageant des contingences - pour moi c’est vital car la "realpolitik" c’est bien mais ça peut devenir une maladie féroce.

 définition d’une politique socialiste , économique, financière et sociale, pour rendre possible la mise en oeuvre des principes socialistes (égalité, liberté ,fraternité, solidarité en gros) ;
dans cette politique, construite et développée de façon systémique mais aussi, poste par poste il faut rendre claires les vraies priorités de l’action : éducation ( dans laquelle j’inclus la culture et le "droit à la beauté" pour tous), justice, santé, pouvoir d’achat, logement, + dette publique, budget de l’Etat, comptabilité publique, réforme de la fiscalité. Ensuite, deuxième strate : migrants, retraites, temps de travail, syndicalisme, égalité hommes/femmes, consommation, concurrence, droit pénal.Troisième strate : "le reste" (notamment le sport, c’est mon avis mais mon bon ça se discute enfin je ne crois pas que ce soit une priorité d’action n° 1)

 il faut parler d’argent, il faut en parler de manière juste et vraie ; chez les socialistes, c’est évidemment un tabou parce qu’effectivement il ya une tendance libérale forte qui ne veut pas dire son nom, donc tout débat clair sur l’argent est impossible. Le Pc peut nous aider à ce sujet, j’en suis convaincue.

 6ème République impérative

Entre autres choses...

en tout cas, je pense qu’on doit engager le débat, et surtout le dialogue , dès maintenant entre PS et Pc, j’aimerais que des "personnalités du Ps" comme i l a été dit plus haut , se joignent à notre discussion, je pense que oui, le moment est bien choisi, que l’argument du "barrage" aujourd’hui ne prend plus car Ségolène ne fera barrage à rien du tout, à commencer par les mauvaises habitudes PS.
On va peut être perdre cette bataille - mais ce n’es tpas spur si on arrive à éveilelr les consciences à temps y compris jusqu’à la veille du premier tour - et d’ailleurs si le Ps passe est-ce que ce sera vraiment mieux que l’UMP ? "moins pire" oui c’est encore possible , mais in fine, non satisfaisant, si on considère que le mieux c’est l’ennemi du bien
Et si on perdait cette bataille, donc, il ne faudrait pas perdre la guerre.
Réunification donc, peu importe que ce soit le PS absorbé par le Pc ou l’inverse - ayant pas mal fréquenté le milieu des affaires, je sais qu’une fusion absorption ça ne se passe jamais comme prévu à moyen terme et que le résultat est toujours original.

C’est le "facteur humain" (et je ne parle pas d’Olivie Besancenot ;-))

Bonne journée à toutes et tous

Osémy