Revenant le temps de la campagne sur son blog de la gauche populaire et antilibérale (http://victorhugo.gauchepopulaire.fr), Victor Hugo a d’ores et déjà proposé, entre autres textes, une mise à jour de ce poème :
Souvenir de la nuit du 4
L’enfant avait reçu deux balles dans la tête.
– Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
– La télévision, éteinte, se taisait.
– Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
– Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
– Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
– Ses bras pendants étaient déjà livides et froids.
– Il avait dans sa poche un petit Pif en bois.
– Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
– L’aïeule regarda déshabiller l’enfant,
– Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
– Ah ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !
– Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
– La nuit était lugubre ; on entendait des coups
– De fusil dans Clichy où l’on en tuait d’autres.
– Des voitures brûlaient. On arrêtait les nôtres.
– Elle déshabilla lentement le cadavre.
– Est-ce que ce n’est pas une chose qui navre !
– Cria-t-elle ; monsieur, il n’avait pas huit ans !
– Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
– Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
– C’est lui qui l’écrivait. Est-ce qu’on va se mettre
– A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
– On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
– Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
– Dire qu’ils m’ont tué ce pauvre petit être !
– Il passait dans la rue, ils ont tiré sur lui.
– Il devait recevoir ses papiers aujourd’hui !
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
– Tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas.
Vous ne compreniez point, mère, la politique.
– Car Monsieur Sarkozy, c’est son nom authentique,
– N’est que ministre encore, et il veut être roi ;
– Il lui convient d’avoir le pouvoir et la loi,
– L’argent de tout l’État et celui des grands fauves
– patronnaux ; par la même occasion, il sauve
– La famille, l’église et la société ;
– Il lui faut l’Élysée, plein de roses l’été,
– Où viendront l’adorer les préfets et les maires ;
– C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grand-mères,
– De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
– Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.
Revenant le temps de la campagne sur son blog de la gauche populaire et antilibérale (http://victorhugo.gauchepopulaire.fr), Victor Hugo a d’ores et déjà proposé, entre autres textes, une mise à jour de ce poème :
Souvenir de la nuit du 4
L’enfant avait reçu deux balles dans la tête.
– Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
– La télévision, éteinte, se taisait.
– Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
– Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
– Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
– Ses bras pendants étaient déjà livides et froids.
– Il avait dans sa poche un petit Pif en bois.
– Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
– L’aïeule regarda déshabiller l’enfant,
– Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
– Ah ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !
– Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
– La nuit était lugubre ; on entendait des coups
– De fusil dans Clichy où l’on en tuait d’autres.
– Des voitures brûlaient. On arrêtait les nôtres.
– Elle déshabilla lentement le cadavre.
– Est-ce que ce n’est pas une chose qui navre !
– Cria-t-elle ; monsieur, il n’avait pas huit ans !
– Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
– Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
– C’est lui qui l’écrivait. Est-ce qu’on va se mettre
– A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
– On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
– Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
– Dire qu’ils m’ont tué ce pauvre petit être !
– Il passait dans la rue, ils ont tiré sur lui.
– Il devait recevoir ses papiers aujourd’hui !
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
– Tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas.
Vous ne compreniez point, mère, la politique.
– Car Monsieur Sarkozy, c’est son nom authentique,
– N’est que ministre encore, et il veut être roi ;
– Il lui convient d’avoir le pouvoir et la loi,
– L’argent de tout l’État et celui des grands fauves
– patronnaux ; par la même occasion, il sauve
– La famille, l’église et la société ;
– Il lui faut l’Élysée, plein de roses l’été,
– Où viendront l’adorer les préfets et les maires ;
– C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grand-mères,
– De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
– Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.