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De mauvaises polémiques et d’authentiques divergences

14 avril 2007, 09:48

La hausse de 40% du SMIC en 68 ne le fut pas par un gouvernement de gauche, et ce ne fut pas non plus le grand soir ...

Les congés payés n’étaient pas prévus dans le gouvernement de gauche de 36, mais fortement popularisés par le PCF, qui n’avait pas de ministres.... et conquis par la grève et l’occupation des entreprises.

Un grand nombre de droits, et de conquêtes sociales, furent obtenus par de puissants mouvements sociaux qui rentraient en résonance avec le reste de la société. Et alors gouvernements , de gauche ou pas, trouvaient d’un coup des solutions pour voter les lois et accords nécessaires. L’argent qu’on n’avait pas était trouvé d’un coup...

Par contre de grandes politiques de droite furent menées par des gouvernements de gauche quand le mouvement social "boitait bas". On peut citer là une partie des guerres coloniales, une partie des politiques gouvernementales de gauche à partir de 1981 (je n’ai pas oublié l’époque où un premier ministre, Mr Mauroy, avait dit que des grêves dans l’automobile étaient menées par des islamistes....).

Les conquêtes, les grandes, ne se font pas (ou très rarement) sans une très forte pression sociale. Et il n’est pas toujours fécond d’être dans un gouvernement. Ca l’est à condition de pouvoir peser suffisemment sur la politique du dit-gouvernement pour que celui-ci mène une politique conforme aux aspirations de la population. En dehors de cela, on désespère la population en ayant des ministres et on concoure à faire croire qu’on approuve une politique de droite. Se faisant on détruit l’avenir et tout recours. Rien de pire que de participer à un gouvernement dont la politique, globalement, affaibli la situation de la très grande majorité de la population au profit des interets de la bourgeoisie.

C’est en général ainsi qu’on prépare le lit du retour d’une droite agressive, qu’on prépare le lit des fachos .

Actuellement , si un gouvernement de gauche voyait le jour avec ceux qui mènent en ce moment le PS, nous aurions une politique très à droite menée, plus à droite que la politique Jospin . Une politique blairiste . La population le sait. Aller, ou dire qu’on irait, dans un tel gouvernement serait paraître comme approuvant cette logique, ça serait tuer toute alternative... Voir déjà les logiques de chantage ayant prévalu de la part du PS dans les élections locales et nationales, montrent le prix à payer , prix qui s’exprime par un désir précis : essayer de faire fermer la gueule aux "partenaires".

L’alternative a besoin d’indépendance, de déterminer des objectifs minimaux, pour qu’une politique menée soit un gain net pour la population. Ces objectifs minimaux n’existent pas avec la logique Royal, il n’y a pas lieu de passer alliance avec. (On peut voter contre la droite par contre).

Améliorer un rapport de force pour se poser la question d’un éventuel gouvernement de gauche fécond, passe aussi d’abord par faire le maximum possible pour rassembler au plus large les différends courants politiques authentiquement de gauche, sans cela ça serait folie et suicidaire d’aller chercher des postes ministériels.

Il faut d’abord ré-accumuler des forces sociales et politiques avant de rêver de ministères.

C’est donc toujours au travail d’unité qu’il faut s’atteler entre les courants de gauche indépendants de la bourgeoisie. Cela n’a pu se faire pour ces élections (comme d’ailleurs cela ne sera probablement pas possible pour les législatives qui suivent) mais il n’y a pas et n’y aura pas de raccourcis en la matière.

Donc je souhaite aux uns et aux autres qu’on ne sombre pas dans des mots inutiles qu’on regretterait après un emportement passager. Ce qui ne signifie nullement s’abstenir de tous propos critiques.

Copas