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Sarko, Ségo, Ignacio et Castro sont sur un bateau

2 mai 2007, 17:07

Merci, Maxime, de ce beau témoignage et de cette lucidité (si mal partagée, on le sait).

En Amérique latine, les masses se sont libérées quand elles ont touché le fond du trou, à l’ìnstar de leurs gouvernements, au bout de plus de vingt ans de néolibéralisme, implanté là-bas, non à travers les instructions raminagrobis de Bruxelles, mais à coups de Pinochet, de Videla et autres individus du même alibi, de dizaines de milliers de disparus, de tortures, d’Opération Condor, etc., sous l’égide bien entendu des prédécesseurs de Bush à la Maison-Blanche (dont même un Prix Nobel de la Paix, rien moins, un certain Henry Kissinger), etc. Les dictatures ont d’abord servi à ça : implanter le néolibéralisme, parce que sans ça, sans la terreur, il n’aurait pas été possible de le faire. Le néolibéralisme, ça leur a coûté très cher, aux Latino-Américains, dans leur chair et leur portefeuille. Mais quand trop c’est trop, ça casse ! Et ça a cassé...

C’est toute la différence avec la France (et l’Europe). Quand ça sera trop, ça cassera aussi. A moins que les forces de gauche ne fassent preuve d’un peu plus d’intelligence que jusqu’à présent et, sachant d’abord distinguer leur ennemis, sérier les choses et surtout mobiliser les forces les premières touchées, parviennent à hàter la liquidation du néolibéralisme. Pour ça, il faut faire preuve d’intelligence politique et savoir frapper juste. Pour l’instant, quand on voit la hargne de certains contre la Révolution cubaine, on se dit que les forces de gauche se trompent souvent d’ennemi.

Et en matière d’intelligence politique, de stratégie à long terme, de pilotage entre les écueils, de savoir faire la part des choses, d’unité et de mobilisation du peuple autour de ses intérêts vitaux, etc., la petite Révolution cubaine a des tas de choses à apprendre. Encore faut-il pas ne pas croire tout savoir et ne pas la traiter de haut...

Jacques-François Bonaldi (La Havane)
jadorise@ifrance.com