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Utopistes debouts !

10 mai 2007, 01:18

Enfin un commentaire sensé ! Venant de "la Louve", je n’en attendais pas moins (même si je pense que tu aurais dû aller jusqu’au bout de ton raisonnement et voter blanc dimanche dernier).

Mon fils est né deux jours avant l’avènement (institutionnel) de Sarkozy. Pour son avenir et pour le nôtre, je ne peux que souscrire à ce que tu viens d’écrire. J’ai déjà entamé des démarches du même type dans mon département (les Hauts-de-Seine...encore dirigés par Sarkozy) et à Paris avec des communistes ayant des préoccupations similaires.

Pour nous, le congrès de l’automne ne doit surtout pas être l’occasion de régler des comptes, même si certaines têtes mériteraient de tomber (notamment dans l’entourage kamikaze de Buffet). Croire que si un marteau et une faucille avaient orné nos affiches nous aurions fait un meilleur score, c’est se fourrer le doigt dans l’oeil jusquau coude. Et croire que l’on aurait mieux fait de se rallier au PS comme Taubira et Chevènement pour quelques circonscriptions, n’en parlons pas !

Bref, si ce congrès doit servir à remplacer Buffet par Gérin ou un sbire de Hue, je rends ma (récente) carte tout de suite ! Non, nous devrons y tirer les leçons non seulement de notre échec à ces présidentielles (y compris au sein du rassemblement antilibéral), mais aussi ceux des élections précédentes, car cela fait 26 ans que nous déclinons...depuis ma naissance en fait (peut-être suis-je personnellement responsable ?).

Pourquoi le vote en faveur de Buffet, Bové et, dans une moindre mesure, Besancenot, est-il jugé "inutile" ? Cette question et d’autres (du genre "pourquoi Buffet, Cohen-Seat, Dartigolles et d’autres laissent-ils la critique des médias à Bayrou lorsqu’ils passent à la télévision ?) devra stimuler notre réflexion.

Je ne reviens pas sur tout ce qu’a pu dire "la Louve", mais je la rejoins en particulier sur sa conclusion : nos travaux devront se focaliser sur

 la redéfinition de notre idéologie (un "retour au marxisme" étant impossible (le "marxisme" n’existant pas), sa radicalisation (au sens propre : elle devra répondre aux racines mêmes des maux de la société, et aller plus loin en proposant un autre système que celui que ma génération a toujours connu)

 l’actualisation de notre discours, allié à une réactivation de la conscience de classes. Alors que les dominants savent pertinemment où se trouve leur intérêt, les dominés sont divisés, "jouent le jeu" du système et cherchent à s’en sortir "mieux que le voisin". Il nous faut trouver les mots pour que cette classe dominé reprenne conscience de son existence malgré son hétérogénéité apparente.

 L’invention de nouvelles pratiques. Sans revenir sur le fonctionnement du PC, n’oublions pas que nous avons toujours été forts aux moments où nous étions "utiles" à la population. Au début du XXème siècle, si la SFIO puis le PCF ont eu tant d’influence, c’est notamment parce qu’au niveau municipal, ces deux partis inventaient de nouvelles pratiques politiques : services publics municipaux, colonies de vacances, etc. Aujourd’hui, même si la droite locale revient sur certains de ces progrès sociaux, ces pratiques sont devenues courantes. Presque victimes de nos succès, nous en sommes aujourd’hui réduits à gérer nos municipalité comme le feraient le PS, sans audace, sans imagination. Certains élus PCF de ma connaissance font appel à des consultants en "com’" digne d’Euro RSCG et compagnie ! Nous sommes aujourd’hui sur la défensive, accrochés à nos bastions, priant pour qu’ils ne basculent pas au PS ou à droite aux prochaines municipales... Il faut avancer, et retrouver le volontarisme qui était celui du début du siècle dernier !

Une ébauche de brouillon va être amorcer en vue d’un texte de congrès. Tous ceux qui sont motivés par cette perspective sont les bienvenus. Si on se plante cet automne, que des ambitieux plus tacticiens et carriéristes que sincèrement communistes prennent la direction du parti, et que nous perdons nos conseils généraux et nos mairies dans la foulée, le PC sera tellement mal barré que les dix ans qui nous attendent seront encore plus douloureux pour tout le monde !

Thomas, (anarco ?)communiste orwellien de Nanterre, 8 ans lors de la chute du mur de Berlin, aujourd’hui père de Tybalt (deuxième prénom : Spartacus !),petit garçon de 6 jours (dont 2 sous Chirac).

P.C. (c’est comme un P.S. mais en mieux) : la Louve, tu connais Ian Brossat à Paris ? Lui aussi est intéressé par cette réflexion, il faudrait peut-être qu’on se voir un de ces quatre...