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Sur le "sarkozysme", le PS, la possibilité d’une gauche radicale et le tragi-comique

22 juin 2007, 22:21

" L’hypothèse du "sarkozysme" comme version du blairisme (contre l’hypothèse du "sarkozysme" comme version du thatchérisme)"

Juste en passant, oui Sarkozy emprunte beaucoup aux deux et probablement un peu + à Blair qu’à Tatcher.

Le problème de Sarkozy c’est qu’il est à contre-rythme, que Blair c’est déjà du passé, que la note arrive ..... et la réalité le rattrape. Que la droite risque de gagner là bas en étant à gauche du new labour.... Le blairisme sombre dans un semi-chaos ; mais la lumière sur les faits, dans l’esprit social-libéral et sarko-liberal, met plus de temps à traverser la manche que de venir de la galaxie d’Andromede. La violence que Blair et sa bande a exercé dans le parti travailliste pour arriver à ses fins est connue, son enlisement odieux et criminel à Bassorah connu également, le risque de naufrage d’une économie bourrée aux hormones de la spéculation et des bas salaires, des retraites odieuses et des enfants maltraités , des chômeurs camouflés en invalides, d’une santé dévastée où des gros chèques filés au privé (le financement privé d’hopitaux publics transformant ces établissements en rentes viagères pour la bourgeoisie) commençant à faire sentir son haleine fétide jusqu’ici, près de leurs frères de laie, connus également.

Le sarkozysme est à contre-rythme.

On a des fois l’impression d’une montée irrépressible, comme un rouleau compresseur bien huilé, avec des CRS montant au pas cadencé, des lois qui vont tomber avec un rythme de métronome.

Cette impression ressort dans la tête de beaucoup de gens de gauche, ressort de l’appareil médiatique unipolaire des télés et radios... Mais je ne pense pas que celà soit la réalité des choses et je crois que le roi est beaucoup plus nu, beaucoup plus vulnérable , tant du dedans que du dehors.

Par ailleurs j’ai beaucoup aimé l’expression de "cathédrales de guimauve" pour une certaine façon d’effectuer des regroupements. façon qui a échoué.

Sur la question de l’unité à gauche du PS, la création d’un nouveau parti de la liberté, on sait effectivement que la LCR sait (...) qu’ils n’y arriveront pas tout seuls (du moins pour ceux qui semblent influents dans cette organisation.

Leurs incantations pour la création d’un nouveau parti montrent cela mais également montrent l’absence de l’existence d’un mode d’emploi pour construire une telle force.
Notons bien que le PCF n’est pas plus avancé même avec plus de militants. On ne sait pas s’allier, on revient vite aux fantasmes de création à partir de chaque boutique de la création de la big boutique...comme à la LCR comme ailleurs, LO semble avoir pris un coup de gourdin derrière les étiquettes modérant leurs espoirs de transcroissance.

Chacun a ses responsabilités et le but d’un parti n’est pas seulement le but de créer un HLM à la place d’une petite maison, mais c’est également se transformer chacun et chaque courant, en une réalité nouvelle en terme d’organisation (structures locales, professionnelles et en réseau à reconsiderer, réactiver , avec une dictature démocratique de la base sur l’orientation et le fonctionnement ) , en une réalité nouvelle en terme d’orientations politiques et d’alliances.

Rien ne vient de rien, et la classe travailleuse en France a les organisations qu’elle mérite, qu’elle secrète, les individus d’autres classes qu’elle attire en les aidant à faire le choix de leur destin d’homme (ou de femme) plutôt que leur destin de bourgeois, etc.

Créer, chercher à aller vers une nouvelle orga qui ne soit pas une cathédrale de guimauve oblige de partir de l’activité et des formes de structuration les plus empruntées dans les batailles sociales des travailleurs et de la population, de partir de l’activité ouvrière, des résistances à l’ordre libéral, pour recruter reconstruire réunir.

L’activité de résistance et d’offensive large détermine fondamentalement les possibilités de recomposition politique positives (les phases de repli fabriquent des recompositions mauvaises, des Trotskystes qui passent au PS, un courant dans le PC dominant qui accepte d’être dans un gouvernement libéral, des verts qui passent au vert de gris....). La réactivation de l’activité de résistance qui a largement commencé dans une série de phénomènes (comme l’altermondialisme, ATTAC, de puissantes mobilisations sociales sur les retraites, dans la jeunesse, etc) a produit de fortes pressions à la recomposition de la gauche à gauche du PS.

Cette recomposition marque le pas, et c’est donc le mouvement social qu’il faut réactivé, qu’il n’y est plus de lutte sociale sans qu’on voit au garde à vous, la gauche anti-libérale, si flou que soit le concept, présente et unie dans sa présence et ses déclarations, plus de cortèges différents, à partir du moment où la bataille est la même, l’objectif le même, les façons de faire les mêmes .

C’est donc se remettre en ordre de bataille devant les attaques nationales du sarkozysme mais également de commencer à cogner sur le mini-traité européen si celui-ci est ce qu’on pense qu’il sera.

Jennar nous invite à nouveau (après ses cris d’amertume récents sur la division de la gauche du non pendant les élections) à réfléchir, apprendre des concoctages en cours, une initiative doit donc déjà être prise pour mémoire en ressortant du bois la gauche du non et ses représentants de l’époque.

La recomposition se fait dans le chaud de la bataille. la construction de formes d’organisations politiques également.

Copas