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Sur le "sarkozysme", le PS, la possibilité d’une gauche radicale et le tragi-comique

23 juin 2007, 10:38

.../....le mieux c´est que lo se partage en lo de gauche , lo du centre, lo de droite, lcr pareil, pcf pareil ; NON C´EST UNE BLAGUE. Ou vous faites comme nous en allemagne , on reunit tout ce qui est a gauche du ps et au moins antiliberal (et on accepte aussi les sociaux-democrates qui sont antiliberaux = ex-PS).../....

Oui ben justement, je ne sais ce qui sortira et les choses ne sont pas si aisées. D’ailleurs je ne suis pas sûr que le nouveau parti allemand soit une bonne chose, on verra. Je le trouve tout de même préférable à ce qui ce prétends toujours social-démocrate (ni "social", ni "démocrate"...).

Les chemins ne sont toujours pas si aisés. En Allemagne il y avait moins de diversité qui compte qu’en France, ou en Italie d’ailleurs. Outre-Rhin existait trois gros courants sur la gauche : La gauche du parti social-démocrate, une partie des verts et les restes du PC est-allemand .

T’avoueras que c’est un peu plus compliqué ici, plus riche en buissonnages...

Je confirme, je pense que ceux qui dominent le PS (c’était mon propos) ne sont plus à gauche mais sont des libéraux au sens du parti démocrate américain ou du nouveau parti démocrate italien, même si en France il y a un gigantesque brouillard idéologique pouvant faire croire à une plus grande radicalité, jusqu’au discours chiraquien résonnant "gauche" par certains moments, qui fait que des gens réellement de gauche se retrouvent coincés dans le PS, mais toujours minoritaires (et à jamais...) servant de caution à peu de frais (de la mélanche à Emanuelli, de Filoche à quelques autres).

Il y a également quelque uns au PCF et chez les Verts qui ne sont pas là où ils devraient être et devraient rejoindre le parti démocrate français en gestation (vous croyez quoi ?).

Un parti bourgeois français nouveau issu de la droite du PS qui dirige ce parti, du MODEM, des radicaux et d’autres, qui s’assume est en train de naitre (comme le parti démocrate italien) et d’émerger. Rester l’arme au pied et ne pas commencer tout de suite à proposer aux groupes gauchistes, aux restes bovetistes, aux verts de gauche , à la gauche du PS d’entamer des discussions en leur montrant le parti démocrate qui se construit, n’est pas bon et pas sain.

Pour la gauche anti-capitaliste et socialiste, ça va se faire et se regrouper de toute façon, mais soit à des conditions très mauvaises ou nébuleuses (l’expérience avortée des comités anti-libéraux, à reprendre mais en la tournant vers les travailleurs) soit dans de bonnes conditions si on prend les devants avec détermination, pendant qu’on dispose de forces encore importantes.

Par ailleurs je pense qu’il faut quand même être lucide sur les courants qui traverse la gauche (en dehors de la gauche "bourgeoise").

Ce qui reste à gauche se subdivise fondamentalement en deux courants : les réformistes (ou socio-démocrates à l’ancienne ) qui souhaitent par une voie de réformes et d’épreuves électorales successives changer la société, les révolutionnaires qui pensent qu’un changement de société , à un moment, déclenchera une réaction de grande violence du capitalisme et qu’il convient d’en tenir compte et de penser que la rupture sera franche entre un système et l’autre.

Ces deux dernières catégories peuvent-elles cohabiter dans un seul parti (comme cela c’est fait au Brésil dans le parti qui gouverne le pays ? mais avec au final un processus de scission rampante ?), ???

Ce n’est pas donc LO de gauche, LO de droite et LO du centre, c’est LO toute entière qui doit passer dans un nouveau parti de gauche (LO je les classe dans les révolutionnaires, même si ils sont sectaires).

Les incantations ne servent à rien quand elles ne partent pas d’une description de ce qui existe réellement.

L’Allemagne n’est pas la France, même si ce qui produit un parti à gauche du parti social democrate est de même nature que ce qui produit un parti ex-mao, réformiste, à 15 ou 16% aux pays bas, ce qui produit une extrême gauche oscillant entre 8 et 12% en France (PC compris), ce qui produit une même force en Italie, etc.

C’est la résistance au libéralisme qui produit les ruptures sur la gauche. Qui produit le maintien d’une espérance à gauche. ce ne sont pas des succes électoraux qui créent cette résistance) Cette résistance faiblissant, la gauche se lamine, et faiblit. Cette résistance se renforce et elle emprunte les partis qu’elle a sous la main (ce qui ne signifie pas qu’elle les aime....) et leur donne des pourcentages non négligeables à des élections.

Le mouvement social est donc au centre de toute politique de construction d’un parti de gauche. Un parti de gauche conséquent sera pour un changement de société (par les urnes et/ou la révolution).

Réunir la gauche du PS, le PC pour l’essentiel, la gauche des verts , les groupes d’extrême gauche, c’est réunir des révolutionnaires et des réformistes, il faut le savoir et le voir en face. Ca peut être fécond, mais pas simple à construire. En + qu’une orientation ne se définit pas par un discours mais par des actes (indépendance vis à vis de l’état, ne pas dépendre de partis libéraux, la direction du PS par exemple, pour avoir des élus, etc), par une pratique de soutien respectueuse mais décidée des batailles sociales, par une propagande également pour un changement de société, par une vision internationaliste (et maintenant mondialiste) de la bataille.

Cop.