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Et si on repensait un idéal communiste ????

30 juin 2007, 10:47

Le Parti Communiste n’est pas mort est une affirmation qui n’a pas d’importance. Ce qui est décisif c’est son orientation politique, ses choix idéologiques. Je préfère dire Marx n’est pas mort !

Ce qui caractérise notre époque c’est la transformation du capitalisme avec des outils nouveaux de production et sa nouvelle phase de « développement ». Du capitalisme industriel, il est passé au capitalisme financier planétaire. L’ancien a disparu pour faire place au nouveau, à l’image du patron de Jallat industriel qui se suicide refusant les choix des fonds de pension.

Les transformations capitalistiques dominant la planète altère les sociétés et les Hommes.

Non seulement les Communistes en ont pris conscience tardivement dans sa dimension de classe, mais le « Communisme réel » des « pays de l’Est » n’a pas eu de contre projet de société adapté aux défis nouveaux. Les pays comme la Chine qui se revendique encore du Communisme n’offrent pas plus de perspective que celui d’un socialisme qui utilise les mêmes modes de développement et de consommations que le capitalisme. Il s’est discrétisé, comme réponse idéologique au capitalisme en mouvement. Cela a laissé un vide international considérable sur le théorique révolutionnaire dans lequel s’est engouffré ce que certains nomment l’ultralibéralisme et ses acolytes extrêmes ( fascisme, intégristes religieux…).

Cette théorie « ultralibérale », politique de droite, ne se fait pas dans le champ institutionnel mais dans les « clubs » où règnent les grands dirigeants des multinationales de la planète. Les Hommes politiques ne sont que les acteurs de la pièce écrite dans ces « clubs » qu’ils s’appellent Reagan ou Sarkozy. Les médias aux mains de ces mêmes multinationales amusent les gens sur le rôle des comédiens et les éloignent de la comédie. Le grand capital a pensé « la fin de l’Histoire », la non-intervention des citoyens, avec le bipartisme, l’alternance et le discrédit des révolutions et du Communisme.

Une seule pensée ordonnance alors le Monde : le capitalisme.

L’horizon dans ce contexte est obscurci pour tous ceux qui veulent le réformer, le transformer, le révolutionner. Même si parmi ceux-ci nombreux sont ceux qui déplorent les dégâts humains, écologiques, pacifiques… engendrés par le capital souverain, autoritaire, despotique, ils se sentent impuissants et ont renoncé pour partie à changer de société. Les plus « humanistes » poursuivent le combat dans des organisations vident de tout contenu transformateur : décroissance, caritatif, écologie, sans toit, sans papier, antiracisme, éducation populaire etc…

Les réformistes ont comme unique théorie la croissance du capitalisme pour redistribuer les miettes et rendre, pense-t-il (pour certains sincèrement), les peuples plus heureux. De fait il n’y a pas de trahison lorsqu’un socialiste va avec Sarkozy, mais continuité de la logique. Idéologiquement ils sont donc enfermés dans la pensée unique. Les peuples sont dans la nuit, car sans perspective de société qui serve leurs intérêts et leurs aspirations.

Incontestablement des « humanistes » nombreux (c’est ainsi que je les qualifie pour la clarté du débat et la différenciation entre révolutionnaires et réformistes – sans les rejeter dans un camp adverse), se sont retrouvés dans les collectifs antilibéraux. Ils y sont venus avec leur culture, leurs qualités, leurs aspirations… mais aussi, et surtout, leurs manques de repères de classes. Dans une phase nouvelle du capitalisme le choc avec ceux qui n’ont pas rejeté ce concept de classes était inévitable. Les enjeux pour le capital étaient importants pour sa stratégie et son avenir. Avec parfois des alliés objectifs, il a fait capoter l’espérance dans un rapport de force favorable défini plus haut.

Les Communistes ne sont pas épargnés par cette bataille idéologique de fond que l’Histoire leur impose. Les voies empruntées sont alors diverses. Il en est qui s’accrochent au communisme du 19ème siècle réponse juste de l’époque du capitalisme industriel des machines et du prolétariat et de la classe ouvrière. D’autres font le choix d’idéologie d’extrême droite y croyant y reconnaître, en particulier dans les ex-pays de l’Est, une certaines images de la société où ils ont vécu assurant l’ordre, la sécurité, la discipline, le respect, la stabilité, un avenir tracé … (oui, cela doit nous interroger fortement sur la conception du communisme !!!!). Enfin une catégorie de Communistes pensent qu’il faut un Communisme de notre temps fasse au capitalisme de notre moment. Se sont probablement ceux-là qui tâtonnent le plus, qui cherchent , expérimentent, s’interrogent et révèlent des « courants ».

Vous avez compris, comme je déroule ma pensée, que je me situe dans la catégorie des Communistes qui ne renoncent pas aux combats de classe, qui envisage un Communisme nouveau par nécessité communiste.

Comme j’élabore mon raisonnement vous voyez également que j’évacue les « Etats majors », les élections, écumes de la politique.

Deux choses me semblent au cœur de notre stratégie :

· le choix idéologique, économique, démocratique, internationaliste de société communiste et sa finalité.
· La bataille des idées chez les Communistes (pas les membres du parti uniquement) et celle auprès du peuple sur la citoyenneté nouvelle indispensable à la transformation sociale.

Sauf à ne pas voir que le capitalisme lui est bien vivant, qu’il produit quantité de richesse et en concordance de misère, que le travail est toujours le moyen de produire les richesses à travers des technologies, des intellects et des outils nouveaux, le Communisme demeure une philosophie et une pensée économique et politique de circonstance.

Il semble que dans un premier temps cela doit être le socle de rassemblement dans une organisation qui évidemment de mon point de vue doit faire référence au Communisme : Parti Des Communistes. « Des » par leur diversité d’origine, de sexe, de cheminement… Aussi le « des » car cela ne limite pas aux Communistes encartés aujourd’hui au P.C.F. Le Français disparaît pour renforcer l’idée à la fois du combat contre le capitalisme mondialisé et pour un nouvel internationalisme ouvert sur d’autres expériences (Amérique latine, Allemagne Europe etc…) Parti parce que nous voulons le pouvoir politique constitutionnel pour le restituer au peuple.

Deuxième phase, en même temps logique d’ensemble et dans le même mouvement, vaste débat dans ce Parti Des Communistes sur les choix de société :
· La place de l’Homme travailleur dans la société autogestionnaire
· L’appropriation des moyens de production et financiers
· Quel mode développement, de consommation, d’éducation
· Quel Monde de paix et de lutte international

Troisième phase pour l’enrichissement du projet, toujours dans une logique d’ensemble et dans le même mouvement, mise en débat des idées communistes comme perspectives et moyens avec les acteurs du mouvement social, le monde du travail, les « exclus » et les jeunes.

Voilà un premier canevas de ce que je pense dans la société actuelle. Evidement un des gros pavé est la réflexion sur le Communisme d’aujourd’hui qui appelle un large débat ouvert.

DECLOSMENIL Dominique
19/06/2007