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Cigale Avignon

10 juillet 2007, 14:56

Réponse à Alain Foix,

Je préfère prolonger l’analyse d’Alain Foix que répondre a Marie-José
Mond(z)ain dont l’absence d’humour et de distance est pathétique.
Il ne suffit pas de se dire sémiologue pour savoir lire les images, surtout
si on les regarde avec les oeillères d’une religiosité politique qui n’est
vraiment plus de saison. "Soyons lézards" en effet. Salamandre, aussi...

Oui, c’est cela, Alain Foix, c’est bien de redonner force à ces images-là
qu’il s’agit, vous voyez et visez juste. Leur rendre leur force en les
rendant à la vie, celle que nous devons vivre, faites de pubs, de fards, de
marques, de people et de renoncements à nous mêmes, à notre culture, notre
histoire.

Le peuple souverain qui s’avance et se dresse pour sa liberté et sa dignité
dans le tableau de Delacroix, qu’en ont-ils fait, les maîtres du miroir
médiatique et de la presse people !? Le savez-vous madame mond(z)aine ?

Oui, je tend un miroir un peu cruel à ce peuple qui fut de gauche. A nous
mêmes.

Alain Foix écrit très justement : "En réalité, c’est la force de ces images
révolutionnaires rejouées de manière dérisoire qui apparaît. Elle leur
redonne force justement par ce jeu de mise à distance".
Je suis heureuse d’avoir été aussi parfaitement comprise, ça ne m’arrive pas
tous les jours. Et cela prouve qu’il n’y a pas que des "an-iconiques" au
PCF, tous les espoirs sont donc permis ! Notamment celui de reconquérir les
territoires perdus du dessin politique, de l’Image, de l’Imaginaire et du
Symbolique qui lui sont attaché.

Faire revenir la force de ces images-là, oui, mais dans la réalité trafiquée
et fardée d’aujourd’hui, qui les dénature, les oblitère. Ces images
reviennent, oui, mais en vaincues. Il faut le savoir. Mais elles reviennent !
(sous des tonnes de mensonges, de fardages, de trahisons. De désir
d’embourgeoisement.)

Forcément, ça les changent !

Sous le fard outrancier de ce qui fut une puissante ouvrière soviétique, (Je
reviens de Russie et c’est un crève-coeur de voir toutes ses jeunes femmes
déguisées en call girls pour ressembler à ce que propose la télé et les
revues people), sous ce fard outrancié, sous les paillettes recouvrant un
gavroche péroxydé transformé en porteur de marque, reste la force du peuple
que l’on peut toujours maquiller, déguiser, clowniser, abêtir, divertir au
sens de distraire (de son propre désastre), star-académiser, infantiliser,
décerveller, prostituer ; que l’on peut toujours détourner de son court,
(celui de sa vraie émancipation), cette force est toujours là attendant le
moment de se libérer et de se retrouver, loin des paillettes et des miroirs
aux alouettes médiatiques.

Force qui finira par retrouver sa vraie nature, sa vraie culture, sa vraie
histoire. Loin des maîtres du Miroir médiatique qui l’aveugle et la manipule
pour leur plus grand profit.

Ce n’est pas un sarkozy déguisé en héros-libérateur des masses populaires et
du monde du travail, de la classe ouvrière, (qui pourrie en nombre au fond
des geôle du ministre-président de la police à raison de 8 hommes par
cellule de 9 m2), non, ce n’est pas le président de la police qui pourra y
changer quelque chose, même s’il fait perdre beaucoup de temps à ce
nécessaire travail de libération, à cette reconquête de dignité populaire.

Il faut que ces images revivent, qu’elles refassent surface, pour qu’on en
redécouvre la force sous les stygmates dégradant de la peoplisation.

Ces images sont un constat. Et un espoir.

Chantal Montellier.