C’est dans le carré magique virtuel que j’avais aménagé au FOU que je conclue mes différenDs avec vous tous, avec vous.
À TOUS, À VOUS
Les êtres de la nuit et du silence Qui avez pris ma main dans les ténèbres, à vous,lampes de la lumière impérissable, lignes d’étoile, pain des vies, mes frères secrets, à tous, à vous, je dis : Point de merci, rien ne pourra remplir les coupes de la pureté, rien ne peut contenir tout ce plein soleil sur les drapeaux du printemps invincible, comme vos muettes dignités. Pourtant je pense avoir été peut-être digne de tant de simplicité digne d’une fleur aussi pure, et que je suis peut-être vous, oui, cela : vous, cette mie de terre, de farine et de chant, cette pâte naturelle qui sait d’où elle sort et où se tiennent ses attaches. Je ne suis pas campane si lointaine, ni cristal si profondément enseveli que tu ne puisses le déchiffrer, je suis peuple et rien d’autre, porte cachée, pain obscur, et quand tu me reçois c’est toi que tu reçois, cet hôte si souvent malmené et si souvent ressuscité.
À tout, à tous, à ceux que je ne connais pas,à tous ceux qui jamais n’ont entendu mon nom, à ceux qui vivent au long de nos longues rivières, au pied de nos volcans, à l’ombre sulfurique du cuivre, aux pêcheurs et aux paysans, aux Indiens bleus sur le rivage de lacs étincelants comme des vitres, au cordonnier qui en cet instant s’interroge en clouant le cuir, de ses vieilles mains, à toi, à celui qui sans le savoir m’a attendu, j’appartiens. Je vous reconnais et je vous chante.
C’est dans le carré magique virtuel que j’avais aménagé au FOU que je conclue mes différenDs avec vous tous, avec vous.
À TOUS, À VOUS
Les êtres de la nuit et du silence
Qui avez pris ma main dans les ténèbres, à vous,lampes
de la lumière impérissable, lignes d’étoile,
pain des vies, mes frères secrets,
à tous, à vous,
je dis : Point de merci,
rien ne pourra remplir les coupes
de la pureté,
rien ne peut
contenir tout ce plein soleil sur les drapeaux
du printemps invincible,
comme vos muettes dignités.
Pourtant
je pense
avoir été peut-être digne de tant de simplicité
digne d’une fleur aussi pure,
et que je suis peut-être vous, oui, cela : vous,
cette mie de terre, de farine et de chant,
cette pâte naturelle qui sait
d’où elle sort et où se tiennent ses attaches.
Je ne suis pas campane si lointaine,
ni cristal si profondément enseveli
que tu ne puisses le déchiffrer, je suis
peuple et rien d’autre, porte cachée, pain obscur,
et quand tu me reçois c’est toi
que tu reçois, cet hôte
si souvent malmené
et si souvent
ressuscité.
À tout, à tous,
à ceux que je ne connais pas,à tous ceux qui jamais
n’ont entendu mon nom, à ceux qui vivent
au long de nos longues rivières,
au pied de nos volcans, à l’ombre
sulfurique du cuivre, aux pêcheurs et aux paysans,
aux Indiens bleus sur le rivage
de lacs étincelants comme des vitres,
au cordonnier qui en cet instant s’interroge
en clouant le cuir, de ses vieilles mains,
à toi, à celui qui sans le savoir m’a attendu,
j’appartiens. Je vous reconnais et je vous chante.
Pablo Neruda via Esteban
Grosses bises à tous, à vous
Esteban