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Le président du destival "off" d’Avignon entarté !!!

20 juillet 2007, 07:47

Quel acte révolutionnaire !

Je vois pas trop ce que vous reprochez à ce type ? Sa réussite ? Ben au lieu d’entarter vous avez qu’à bosser vos pièces.

BIBLIO DE Benedetto :

André BENEDETTO

Né en 1934 à Marseille, Bouches-du-Rhône
Après une enfance et une adolescence à Salon de Provence, André Benedetto exerce comme instituteur. Il vient au théâtre avec Gabriel Monnet au cours de stages d’été. Il s’installe en Avignon à la fin des années cinquante.
La création en 1961 de La Nouvelle Compagnie d’Avignon marque le début de son parcours artistique en tant qu’animateur, metteur en scène , comédien et bien sûr auteur de cette troupe permanente de création pour laquelle il a écrit à ce jour plus d’une soixantaine de pièces.
Après deux créations (une adaptation de Poe et un texte de Benedetto, Colonel Stark) c’est en 1963 que le travail de la compagnie commence véritablement avec l’installation au Théâtre des Carmes, qui à l’époque n’est qu’une salle paroissiale. Benedetto met alors en scène Claudel, Beckett, Eschyle, Arrabal, fait des montages de poèmes d’Eluard ou de la "Beat Generation", en écrit lui-même. La publication d’un manifeste qui prône "la culture aux égouts" et "les classiques au poteau" radicalise le travail de la troupe et engage définitivement Benedetto dans l’écriture chargée de retrouver "la vraie couleur et le vrai poids des mots", et de mettre en scène les luttes des classes sans didactisme mais en essayant plutôt de transposer les concepts, les images qui circulent dans les consciences.
En 1966, la compagnie lance le festival "off" sans le vouloir avec Statues. C’est le début d’une grande période de théâtre politique avec Napalm (première pièce française sur le Viêt-Nam), Zone rouge (comment être révolutionnaire dans la France de notre temps, créé en même temps qu’éclate mai 68), Le Petit Train de Monsieur Kamodé (le capitalisme monopoliste d’état à travers la SNCF), ou encore Emballage (illustration du livre premier du Capital et élaboré avec les travailleurs du Havre) qui remporte rapidement un succès international. Avec ses héros "positifs-subversifs", André Benedetto porte également à la scène des causes plus particulièrement liées à ses racines d’homme du Sud comme la cause occitane avec La Madone des ordures (1973), mais aussi Géronimo, Esclarmonda, Le Siège de Montauban, Les Drapiers jacobins, Fusillade à Montredon.... Les impasses ou contradictions rencontrées jouant un rôle moteur, la dramaturgie d’André Benedetto n’a jamais cessé d’évoluer et de se frotter à tout ce qui fonde notre époque : grandes voix ou destins exemplaires (Jaurès, Victor Hugo, Robespierre, Paul Riquet, Nelson Mandela et tous les naufragés de l’Histoire), destins individuels marqués par la guerre ou confrontés à la drogue, l’autisme, ... (Squatt connection, Un Autiste Un soir), le malaise des banlieues (Fleur du béton) faits de société comme la pollution, la télévision, la condition de la femme, l’Europe (Nous les Eureupéens),... Dans cette oeuvre abondante, la place du théâtre et le rôle de l’acteur reviennent comme un leitmotiv : Le Monologue de Sonia, Fin de journée, Molière au coeur, L’Acteur loup (avec lequel il inaugure son théâtre d’improvisation), Acteur Sud... Il se définit comme Auteur-Acteur.
Ses pièces sont au programme de plusieurs universités étrangères, surtout aux USA. Il fait l’objet d’études et de revues à Moscou et est traduit au Japon, en Suède. Il a été joué plusieurs fois en Pologne.
André Benedetto est également l’auteur de poèmes : Urgent crier (Robert Morel, 1966), Les Poubelles du vent (Oswald, 1971), Ca brûle fort, tu vois, entre l’homme et son ombre (Parole, 1983), Avignon, suite (Brémond, 1993).
A quoi sert le théâtre ?
Je n’ai jamais eu aucune envie de m’exhiber où que ce soit, ni même de me faire remarquer de quelque manière que ce soit. Je souhaite passer inaperçu, ne pas attirer l’attention et ne jamais faire aucun bruit.
Je suis prêt cependant à monter chaque soir sur une scène pour m’exposer en pleine lumière devant un public et jouer. Je fais même tout ce que je peux pour cela. Il me semble que (malgré tout !) c’est bon pour ma santé et il me semble aussi que j’ai quelque chose de très intéressant à dire et à montrer à mes congénères.
Quoi exactement je dis et je montre, je ne le sais pas bien et ne peux guère l’expliquer. Ca me parait être d’une absolue nécessité. Si nécessaire même qu’il se trouve toujours au moins quelques personnes pour venir me voir et m’écouter.
Elles m’assistent en quelque sorte et alors le théâtre a lieu. Après quoi soit dit en passant, mes chers amis, il vaut mieux ne point trop s’attarder à manger et à boire.
Ces personnes qui viennent savent peut-être mieux que moi à quoi sert et à quoi leur sert le théâtre. De même que la lumière leur donne une ombre et que le miroir leur donne un reflet, de même le théâtre leur donne un double et même plusieurs : le petit bonhomme dedans qui crie au secours, et toute une foule de sosies bien différents les uns des autres.
Ce reflet, cette ombre, ces doubles qui bougent et se modifient sans cesse fournissent à ces gens des indications précieuses sur leur corps, sur leur situation dans l’espace et dans le temps, sur leur apparence, leurs airs, leurs gestes, leurs pensées secrètes, leurs sentiments cachés...
Elles savent ainsi beaucoup mieux où elles sont, qui elles sont, d’où elles viennent et même où elles vont ! Elles ont du moins l’impression de le savoir intensément un bref instant.
Plus la tempête est grande sur la scène, plus le héros est malmené, et plus il sert de phare pour faire le point à tous ces immobiles dans le silence de la salle, très agités à l’intérieur d’eux-mêmes et très désemparés.
Le théâtre ça les apaise, ça les soulage et ça les éclaire dedans. On peut alors penser qu’ils deviennent un peu meilleurs tous ensemble.

sources : http://http://www.chartreuse.org/Si...