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Nous sommes communistes et nous en sommes fiers

22 septembre 2007, 13:45

Pour tout les "nostalgique" du "moustachu mystique", le "Petit Père des peuples", voila qui sont en réalité le "fiers communistes" du KKE...

Des PUR néo stalinien révisionniste...

Roberto Ferrario


Parti communiste de Grèce (KKE) – Comité central

Tél. : (+30) 210 2592111 • Fax : (+30) 210 2592298 • e-mail : cpg@int.kke.gr

145 Leof.Irakliou, GR-14231 ATHèNES • http://www.kke.gr

Athènes, le 21 septembre 2005.

Chers camarades,

Par la présente, nous aimerions vous donner un peu plus de détails sur notre position vis-à-vis du « Parti de la Gauche européenne » (PGE) qui, comme vous en avez sans doute été informés, va tenir son premier congrès à Athènes, ces 29 et 30 octobre 2005.

Les raisons pour lesquelles notre parti ne participe pas à ce projet sont très bien connues : elles ont trait au contexte même de l’existence de ce parti, aux relations qu’il entretient ou préconise avec les institutions de l’Union européenne et, naturellement, à sa plate-forme politique et idéologique.

Chers camarades,

La coopération et l’action commune entre les partis communistes et ouvriers ainsi que les forces, mouvements et partis anti-impérialistes en général est une condition essentielle au développement des luttes et au basculement de l’équilibre négatif des forces en Europe et dans le reste du monde. Cette coopération doit absolument s’améliorer et reposer sur le respect de la souveraineté et de l’égalité dans les relations entre partis.

Autant cela est essentiel et vital, à notre avis, autant il est dangereux et néfaste pour l’état futur et actuel du mouvement de constituer un rassemblement de forces différentes au sein d’un seul parti, avec sa hiérarchie et ses partis « prépondérants », sous l’égide et les lignes de conduite du centre impérialiste qui se nomme Union européenne.

La création du PGE exprime, selon nous, la tendance à la capitulation absolue face à l’équilibre négatif actuel des forces, tendance qui va déboucher sur une nouvelle voie sans issue pour le mouvement ouvrier et de gauche en Europe. Elle prône objectivement, sans tenir compte des intentions et déclarations subjectives, l’acceptation fataliste des limites posées par la « légitimité » impérialiste. Le PGE, apparaît-il à la lecture de son manifeste et de ses statuts, rejette les traditions communistes et l’expérience des révolutions socialistes du 20e siècle, de même que la théorie du socialisme scientifique.

Dès sa fondation et jusqu’à présent, divers développements et évidences, qui étayent cette position, se sont fait jour :

 Le programme du PGE ne fait en aucun cas référence au socialisme comme étant son objectif.

 D’après ses documents, il est clair que sa fondation a été la résultante d’un processus on ne peut plus opaque. Ces documents établissent clairement sa relation avec la déviation en faillite totale de l’« eurocommunisme » et son hostilité au mouvement communiste et de libération.

 Il déclare ouvertement son hostilité au socialisme tel que nous l’avons connu en Europe et en URSS au 20e siècle. Il rabaisse et calomnie la contribution et le rôle de ce même socialisme. Il minimise fortement les responsabilités de l’impérialisme dans le fascisme et la guerre tout en dépréciant tout aussi fortement le rôle d’avant-garde des partis communistes dans la résistance des peuples.

 Il reprend la position anticommuniste éculée affirmant que les partis communistes étaient patronnés par des forces extérieures à leurs pays respectifs et, plus particulièrement, par Moscou. Il développe toute la discussion concernant la « condamnation du stalinisme » et, simultanément, il reprend l’offensive anticommuniste des classes dirigeantes à propos du 60e anniversaire de la victoire sur le fascisme. Cela montre bien à quel point la composition de son orientation idéologique est impliquée dans le courant anticommuniste contemporain.

 Son absente choquante dans toute initiative visant à résister aux machinations anticommunistes et antidémocratiques et son absence de soutien à la lutte anti-impérialiste ne sont aucunement dues au hasard. Il n’y a donc aucune réaction de sa part au fait que plusieurs partis communistes en Europe sont illégaux. Aucune réaction à la motion anticommuniste proposée à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en vue de l’exclusion des communistes aux élections. Pas le moindre soutien non plus à l’un des événements anti-impérialistes mondiaux parmi les plus importants, à savoir le 16e Festival mondial de la Jeunesse et des Etudiants.

 Le PGE réfute le principe de base de l’égalité, du respect de la souveraineté et de la non-intervention dans les affaires internes des partis. Il prévoit l’« affiliation individuelle », discute « de la façon dont les partis-membres nationaux garantissent la démocratie et l’indépendance dans la formation des opinions en leur sein même ». Nul ne sera étonné, dès lors, si l’on connaît déjà trois cas, jusqu’à présent, où le PGE est intervenu dans les affaires internes de certains partis-membres.

 À une époque où le traité constitutionnel est mort et qu’une nouvelle dynamique positive émerge au sein de l’Europe en réfutant les arguments prétendant que les peuples devraient « accepter l’Europe en tant que réalité », le PGE est le premier à relancer cet argument et parle de la nécessité de « propositions d’alternatives concrètes en vue d’une autre constitution européenne ». Voilà qui remet la question sur la table avant même que les dirigeants de l’UE osent la relancer.

Nous sommes d’avis que les éléments repris ci-dessus consolident notre point de vue disant que le PGE emprunte la voie – l’impasse – dangereuse menant à l’extinction de l’identité communiste et à l’incorporation au sein des structures de l’UE. De la sorte, il torpille les efforts de coordination et de coopération sur base égalitaire des partis communistes, ouvriers et autres de gauche dans leur opposition au centre impérialiste européen et, plus généralement, au système capitaliste.

Chers camarades,

Durant cette période, dans notre pays ainsi qu’en Europe, des luttes de classes acharnées se développent contre les lignes politiques réactionnaires prônées par la stratégie de Lisbonne et la direction générale de l’UE. La mise sur pied de ce congrès et la poursuite du renforcement de cette formation pro-UE n’ont rien de positif à offrir aux luttes qui se développent. Au contraire, cette formation va entrer en conflit avec les espoirs et attentes placés par les travailleurs et les jeunes dans les partis et forces communistes et anticapitalistes.

Avec nos salutations tout empreintes de camaraderie,

Dimitris Koutsoumpas,

membre du BP du CC du KKE

traduit par Jean-Marie Flémal