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Pour un PCF révolutionnaire

20 avril 2008, 22:01

La transformation révolutionnaire dépend effectivement de l’intervention consciente du peuple. Mais l’histoire nous montre que des avancées qualitatives rapides dans les consciences se produisent selon les circonstances. La situation actuelle me semble être une situation pré-révolutionnaire parce que le mode de production actuel non seulement ne satisfait pas le développement des forces productives et de l’humanité (le capitalisme pour se développer a besoin de sacrifier des millions d’hommes, de femmes et d’enfants) , et même les entrave mais de plus le capitalisme comme idéologie et comme système économique commence à perdre du crédit dans la tête de millions d’individus. Ce qui manque pour passer à une situation révolutionnaire c’est justement une pratique politique inédite qui considère chaque personne dans sa spécificité, dans son individualité, dans sa capacité de création et ce quelle que soit sa position sociale. La militarisation de la politique est justement l’écueil à éviter : suivre un chef, se ranger derrière un leader, participer à des manoeuvres de pouvoir, toute cette pratique issue de la société de classe sied à merveille aux partis qui veulent conserver l’ordre existant, mais cela ne peut être la pratique d’un parti qui se donne pour but l’émancipation humaine. Par conséquent , sans toutefois faire de l’idéalisme, en étant conscient qu’on vient toujours d’une situation historique déterminée, le rôle du parti révolutionnaire est de tendre à une pratique démocratique qui se traduise par une lutte pour que chaque citoyen s’émancipe de tout le fatras d’obscurantisme et d’idéologie qui lui fait croire qu’il n’a aucun pouvoir, qu’il est un inférieur, qu’il ne peut rien changer à l’ordre existant. Cette éducation populaire, les éléments les plus conscients en sont responsables pour la mener partout où le capitalisme fait ses ravages. Les idées révolutionnaires deviennent des forces matérielles lorsqu’elles sont vécues comme opérantes par des millions de gens, dès lors qu’ils peuvent les expérimenter dans leur quotidien, encore faut il justement disposer pour cela d’un parti ancré dans le peuple qui tienne bon sur les principes de classe de refus de toute compromission avec le capital et valorisant en permanence l’expérience des luttes démocratiques tant du point de vue historique que du point de vue national et international.

Jean-Paul LEGRAND