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Christine Delphy ou la nouvelle Ménie Grégoire du féminisme

29 novembre 2008, 02:36, par hétéro libre

j’aime bien quand on dit que les prostituées sont faites pour "les gens seuls, malheureux, mal mariés, incompris, timides, trop moches, handicapés, etc..." C’est un peu comme si la même personne nous disait que les caissières de chez Lidl sont faites pour les gens pauvres... ou les avocats commis d’office pour les inpécunieux (et condamnés à le rester)

C’est un argument qui désigne assez clairement un certain état d’esprit condescendant et on voudrait nous faire croire que c’est révolutionnaire...

A mon avis, un révolutionnaire devrait plutôt vouloir supprimer les conditions de la misère sexuelle, au même titre que celles de la misère sociale, pour faire en sorte qu’il n’y ait plus personne sans autre solution que de marchandiser sa sexualité. Quand je parle ici de marchandiser sa sexualité, je parle bien entendu du client qui paye pour baiser et qu’on oublie trop souvent dans cette problématique. Est ce qu’on lui demande s’il trouve "normal" de payer pour baiser ? rarement. Et s’il répond oui, c’est pour dire qu’il est normal de payer une prostituée... qui elle trouve normal que le client la paye... La boucle est bouclée et finalement tout ça est normal. D’ailleurs c’est comme ça depuis toujours. Ben tiens !...

Bref, un véritable révolutionnaire ne peut pas être autre chose qu’abolitionniste. S’il ne l’est pas, c’est qu’il veut maintenir les conditions de l’exploitation des individus et de l’économie marchande

Vous ne voulez peut-être pas le croire, par compassion, mais les promoteurs d’un statut "banalisé" pour les prostitués sont bel et bien les agents objectifs des zélateurs de l’économie de marché appliqué à toutes les composantes et à toutes les qualités de l’être humain. Comme il est dit plus bas dans cette page, le mouvement représenté en particulier par "les putes" est un "sous-marin" ultra-libéral et leur dialectique "victimisante", leur prise de parti contre la prostitution forcée (qui serait pour ?) et en faveur d’une prostitution "volontaire" présentée comme un travail "prolétaire" sont propre à semer la confusion dans l’esprit des militants de gauche sincères, et parfaitement expérimentées et rodées dans les think-tank ultra-libéraux.