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Dépasser le parti guide

27 avril 2008, 11:07, par Cop

On connait l’objectif : le communisme ou l’auto-gestion généralisée, le pouvoir des travailleurs concret réel, libérant les individus.

Pas le pouvoir d’un parti au nom du peuple ou à la place du peuple ou au nom des travailleurs ou se disant le parti des travailleurs et en même temps confiant à sa hiérarchie de diriger la société.

L’immense détour, commun d’ailleurs au stalinisme et à la social-démocratie d’avoir des relations hierarchistes avec les travailleurs, a troublé profondément les conceptions , les objectifs et les maillons stratégiques intermédiaires pour aboutir à des sociétés qui sont pile-poil l’inverse du communisme et qui finissent par le capitalisme (la social-démocratie prefere rester dans le capitalisme tandis que le stalinisme d’état a fait le détour par un système de caste dirigeante d’état policier pour finir moderne bourgeoisie).

Les soucis d’efficacité court terme, les désirs de raccourcis, les vieilles habitudes du monde qu’on cherche à changer, dévorent l’espérance d’atteindre les objectifs.
Pire encore, ils nous rejettent en arrière.

Nous connaissons donc le but : une société de libertés, où les libertés individuelles sont un des leviers de l’auto-gestion généralisée (extension de la démocratie à la sphère de pouvoir réel : l’économie), où l’état n’a plus assez de forces pour, même si il le voulait, réprimer la population, la soumettre.

Cet objectif de libertés , qui n’est pas partagé par tout le monde, ne distingue là nullement entre anars et communistes, en passant par toutes les moutures intermédiaires.

C’est donc comment y aller, quels types de moyens politiques, organisationnels on se donne pour y aller, sans que ceux-ci puissent dévoyer et faire bifurquer l’essentiel.

Il ne faut pas se gargariser des mots : Sous forme de mouvement, de parti ou d’organisation, rassembler des gens sur un même objectif et essayer d’y amener le reste de la population est bien quelque par un comportement qui part du principe que nos conceptions sont meilleures pour assurer le bonheur de tous que celles de la majorité de la population ou d’autres courants politiques.

Bref, on se comporte là comme une avant-garde.

Mais tout se différencie suivant qu’on considère et agit comme si cette position impliquait un objectif de commandement sur le reste de la société, de considérer les travailleurs non pas comme des gens qu’on aide à diriger mais comme des gens qu’on doit commander, manœuvrer, diriger.

Le type de démocratie de notre société s’accommode bien de ces travers de relations hierarchistes avec la population et les travailleurs. les délires égocentriques des dirigeants des partis de droites et socialistes sont bien symptomatiques des relations étranges avec la démocratie des partis qui ont fait naitre de si étranges créatures.

Le passage du renversement du pouvoir capitaliste et des mesures nécessaires pour y arriver ne doit pas dévorer l’orientation qui consiste à faire autre chose, radicalement, de ce que font les autres partis. Il n’y a pas là à reproduire la relation hiérarchique qu’ont entretenu et entretiennent les partis qui ne veulent pas d’une société libérée de l’essentiel des oppressions et exploitations.

Il s’agit bien d’aider , de magnifier ce qui fait prendre pouvoir aux travailleurs sur leur propre destin. C’est la poussée de ce pouvoir des travailleurs avec les outils démocratiques que les déshérités se donneront qui est essentielle et nous rapproche d’une autre société plus libre et moins injuste, mais pas les écuelles, les postes, les postes de maires, députés, ministres, etc obtenus par un parti.

Ca ne veut pas dire d’être contre d’avoir des élus pour un parti, mais que celui-ci subordonne l’électoralisme à l’objectif de l’extension de la démocratie et du pouvoir des travailleurs au travers de leurs organisations.

De la même façon que le développement d’un parti dans les entreprises et les quartiers n’a de sens que si ce développement a conséquence d’aider au développement de ce qui compte : la démocratie sociale, indépendante du parti.

Il ne peut y avoir de relation hierarchique entre le parti et la population, et l’objectif comme la stratégie pour y arriver implique de cultiver la capacité de la population et des travailleurs d’avoir tous les pouvoirs , réellement, au plus près et avec des représentations les mieux controlées possibles, les débats les plus libres possibles...