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Et vous ferez quoi Monsieur CHEREQUE ?

6 mai 2008, 20:45

Bon article qui pointe bien les dérives du syndicalisme d’accompagnement de la CFDT. C’est à se demander comment la CFDT se permet de participer aux manifs, ne serait-ce que par son attitude pendant la grêve des cheminots, qui avait amené Chérèque à se faire évacuer des manifs...

Ceci dit, je trouve certaines réactions innaceptables. Oui, on le droit et même le devoir d’exprimer son opinion sur Bellaciao, dans un paradigme de gauche, bien entendu. Et on a le droit et même le devoir de critiquer un syndicat, son syndicat ou d’autres, comme je l’ai fait à l’assemblée générale départementale du mien, il y a deux semaines. Ce qui m’a valu d’entendre que "je plombais l’ambiance", mais à la fin quand on voit que décidément on va dans le mur, par la faute de logique d’appareil et non de la volonté revendicative de salariés, il faut le dire. IL FAUT LE DIRE.

Ceci dit, je n’écris pas pour démolir les syndicats, s’il faut le préciser. Je n’écris pas par pur esprit contestataire non plus. Je constate. Regardez où on en est depuis dix ans, vingt ans, regardez tout ce qu’on a perdu.

Certains camarades ont souligné les dérives apparentes des têtes syndicales sur plusieurs domaines essentiels pour tout le monde. Je n’y reviendrai pas. Juste dire qu’il y a ces erreurs, ces fautes pour certains, et que le grand bulldozer c’est quand même le capitalisme, depuis les années 80, qui est le grand démolisseur. Je ne jette nullmenet le bébé avec l’eau du bain, le travail militant, la participation des syndiqués de base, avec la stratégie des dirigeants syndicaux.

Je suis un syndicaliste de base, j’ai aidé mon syndicat comme j’ai pu (tractages, réunions, manifs, routage de bulletins...) et demain je vais à une réunion départementale , réunion assemblant les différentes composantes syndicales de mon département pour - enfin - une réponse unitaire au saccage de notre profession, de nos acquis et de nos valeurs. Je ne vous donnerai ni mon syndicat, ni mon domaine de travail, les murs ont des oreilles, et j’ai assez reçu la dure leçon des supérieurs pour le moment.

Je pense qu’il ne faut pas abandonner la radicalité, nous reculons en bon ordre aujourd’hui, c’est indéniable.
Alors que les têtes signent des accords qui n’apportent au final que des pertes ne me semble pas cohérent, ni valable pour les combats à venir. Signatures qui sont données consciemment ou inconsciemment, mais qui font se refermer toujours un peu plus la porte. Chacun peut le constater et le comprendre.
Ce n’est pas avec ça que le syndicalisme en France se relèvera, pas avec des mouvements tactiques, mais avec l’adhésion des gens quand ils verront que le syndicat, le syndicaliste, quel qu’il soit, ne se laisse pas manoeuvrer. A terme, la poudre aux yeux de la presse passera pour dénigrer, mais les français ne sont pas idiots, à voir par exemple leur revirement sur les paillettes sarkoziennes.