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Raoul-Marc Jennar dénonce l’Appel Politis

23 mai 2008, 11:52, par D@v !d B.

J’étais, suis toujours, et ai voté CONTRE le TCE.

De là à en faire "une ligne de partage irréfragable"... Ce serait plutôt une ligne Maginot ! (forte en gueule, mais plus facile à franchir que le premier rideau italien !)

D’abord pour le premier argument, habituel, qu’il y a pour moi une ligne de partage un peu plus consistante avec les Villiers, Dupont-Aignan, Le Pen, etc.

Ensuite parce que, bien qu’on le nomme "marxiste de salon" (dans un post d’hier, je crois), ben quand un mec comme Negri cause, moi y a des lignes que je franchis : j’écoute. Je dis pas "j’obéis", mais je suis attentif à l’argument.

Qui dit en substance, ou à peu près (je sens qu’on va me le reprocher, cet "à peu près"-là) : dans un contexte défavorable à la mobilisation populaire et à la résistance politique, la PRISE DE FORME POLITIQUE DE LA DOMINATION donne au moins un terrain pour des combats communs.

Pour exemple : si demain il était question, par exemple, de démocratie au sein des institutions mondiales, mettons l’ONU ou le FMI, voire l’OMC... le texte qu’ils proposeraient, je ne serais pas d’accord avec, certes, et il serait probablement criblé de pièges antidémocratiques (tout comme notre Vè, pas arrondissement, mais Raie-publique).
Cependant, un gouvernement mondial, forme politique de la domination, est plus aisé à COMBATTRE que "la mondialisation" (sauf pour les souverainistes, et y en a de gauche) des entreprises qui demeure informelle.

Alors, le NON a gagné, j’en suis heureux.

Maintenant je pense qu’il faut arrêter de se gargariser du "Non de gauche", qui est multiforme, d’abord, mais surtout dont on n’est absolument pas sûr qu’en tant que tel, de gauche, il soit majoritaire dans le NON. Et il est sûr qu’il est loin de l’être sur la consultation.
Passons.

Maintenant, on peut penser ce qu’on veut plus de cette gauche-là, qui travaille encore un peu, mais... Je suis adhérent au PCF (où y a aussi des gens avec qui y a bien d’autres "lignes de partage irréfragables", mais passons).

Je suis personnellement favorable à une union des gauches de gauche, dans le but d’une efficacité pour nous, le peuple.

Maintenant, la paranoïa du coco :
lui donner immédiatement la forme "parti", c’est condamner l’existence des autres partis : une fédération, dans un premier temps, eut été un moyen, notamment, de faire signe aux communistes (qui ont encore près de 15000 élus sur le territoire, eux, et donc dont la structure, que l’on doit critiquer, etc., a encore un rôle à jouer), mais aussi à la frange écolo-consistante, etc.

Evidemment, la LCR a structurellement bien moins à craindre d’une autodissolution — dans les media ? ah non, dans l’im-media(t) ! — que les autres structures.

D’emblée, ledit NPA (jusqu’ici, en bon enfant de la télé, ça voulait dire Nulle part Ailleurs, l’ex-émission de C+, mais non c’est pas exprès) comme parti, se prononce bien sûr contre le PS, mais aussi contre le PC et L.O., puisque les adhérents et votants sont sommés de choisir d’emblée (il me semble qu’on ne peut toujours pas faire parti(e) de deux partis politiques à la fois — ce que je considère comme un bien).

La ligne, c’est celle de la Ligue. Mais pourquoi alors ne pas conserver la Ligue, est-ce parce qu’avec l’aventurisme médiatique, on aurait, comme d’autres avant, perdu la vertu ? Et cédé aux chant des sirènes ?

Enfin, un peu d’éléments linguistiques : on peut être anticapitaliste. Je pense même qu’on le doit, mais bon. Et redonner ce nom-là, plutôt que "l’antilibéralisme", me paraît une bonne chose. Alors pourquoi entretenir la confusion ?

i.e. : il faut, je crois, hiérarchiser les adversités, et quoi qu’on en dise, l’arc-en-ciel gauche-droite demeure pertinent : plutôt Soc’dem que libéral, mais plutôt libéral que conservateur, et pourquoi pas plutôt conservateur que restaurateur !

"Ce n’est qu’en juillet 1848, lorsque Gottschalk est arrêté, que l’influence de Marx l’emportera à l’Union ouvrière dont les membres se convaincront de la nécessité tactique de conjuguer leur action avec celle de la bourgeoisie libérale."

cf. http://www.marxists.org/francais/marx/works/00/nrz/nrz_intro.htm
(je souligne)

Bon, je suis encore en train de m’égarer.

J’ai lu l’appel de Politis, je partage pas tout, mais simplement, M. Jennar, il y dans votre défense-rétractation (respectable en soi, on peut se gourer) des arguments un peu "limite".

Encore un effort, avant d’être vraiment révolutionnaire ;-)

En outre, enfin, je finis par me demander ce que ce texte, qui semble privé, pour le moins adressé, fout ici... Est-ce Raoul Jennar qui l’a posté lui-même ? Politis ?
Et pourquoi ?

Bien fraternellement,
Franchissons les (ma-)lignes,

D@v !d B.