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Une réponse sur le site de Gérard Filoche a propos des ANI des 11 janvier et 9 avril

6 juin 2008, 09:42, par RBBR

défendons les points fondamentaux suivants :

Les exploités ont le droit de s’organiser en syndicat sans aucune condition, et tout syndicat légalement constitué doit avoir le droit de participer aux élections professionnelles dès le premier tour.
Ce seront les élections, l’appui de la masse des travailleurs qui trancheront la représentativité réelle de tel ou tel syndicat.

Nous rejetons la défense de la représentativité de principe des cinq grandes organisations (CGT, CFDT, CGC, CFTC et FO), même si on l’élargit à SUD, l’UNSA et la FSU.
L’argument de la création de syndicats patronaux est parfaitement bidon : chacun sait que les syndicats maison savent se cacher sous des étiquettes officielles, que les fachos de la CFT se sont reconvertis dans des syndicats FO ou CFTC etc.

Allons jusqu’au bout du rejet de l’hypocrisie. Nous connaissons tous, oui tous, des délégués syndicaux CGT, oui CGT, qui ne représentent qu’eux-mêmes et vont à la soupe avec le patron.
Le tout en parfaite connaissance des structures qui la ferment au nom d’une supposée présence syndicale. Idem pour toutes les autres centrales syndicales « officielles ».
Nous rejetons donc sans aucune équivoque toute entrave à la création et à la reconnaissance des syndicats.
 Nous rajoutons que nous reprenons, ainsi, l’esprit et l’expérience du mouvement ouvrier depuis l’origine, qui s’est construit et organisé contre le capitalisme et ses larbins.

Ce n’est pas une vue de l’esprit pour les syndicalistes de classe.
Haïs par le patronat, ils sont souvent en butte à l’attaque conjointe des directions réformistes, et le meilleur exemple en est nos camarades du CGT-E Dalkia. Et nous avons bien d’autres exemples partout.
Notre objectif n’est pas de quitter les confédérations, de quitter la CGT.

Au contraire, c’est en son sein que nous bataillons pour défendre le syndicalisme de classe. Mais nous refusons qu’une décision légale ou institutionnelle empêche l’organisation de classe des travailleurs.
Aussi rejetons-nous toute définition d’une quelconque « représentativité » de principe.

Tout syndicat légalement constitué doit avoir droit à un délégué syndical, de manière inconditionnelle, avec les heures nécessaires à l’exercice de son mandat.
Notons que dans le privé ces heures se montent royalement à : « au moins dix heures par mois » par mois, rarement beaucoup plus. En fait, pas de quoi s’étouffer (article L412-20 du code du travail).

Rappelons que c’est un des acquis de Mai 68, et nous devons en défendre le principe, celui de la reconnaissance de l’organisation syndicale en tant que collectif de travailleurs exploités, portant un projet et un point de vue face à la direction, et au nom des travailleurs.

Aussi, rejetons-nous toute volonté d’imposer que le délégué syndical soit choisi parmi les élus, ce qui de plus pousse au cumul des mandats que nous combattons par principe contre la bureaucratisation syndicale, et qui met le syndicat sous tutelle des institutions officielles (DP et CE) alors que c’est la démarche inverse qui devrait s’imposer : c’est le point de vue syndical qui doit guider l’activité de tous les délégués.

De même, nous revendiquons l’indépendance complète du syndicalisme vis-à-vis de l’Etat et du patronat. Nous refusons tout financement par l’Etat, toute aide financière, nous revendiquons un syndicalisme de militants, appuyé sur le terrain, financé par les cotisations et dont l’appareil syndical, locaux, permanents, (nécessaire, n’en déplaise aux anars) soit adapté à ces moyens et ces objectifs.

Concernant la négociation et la signature d’accords d’entreprise, de branche etc. Il revient aux syndicats existants de participer aux négociations, de développer une position, des propositions en toute transparence vis-à-vis des travailleurs, c’est-à-dire de manière publique.
Nous refusons les négociations de cabinet, les conciliabules feutrés de couloirs, les rencontres officieuses, les petites magouilles entre amis.
Lors de ces négociations participent tous les syndicats légalement constitués sur l’entreprise (aucune raison de limiter la participation à un quelconque critère de pseudo « représentativité »).

Mais si la négociation est du ressort des organisations syndicales, la décision est du ressort des travailleurs.

C’est-à-dire que tout projet d’accord doit être soumis au vote des premiers concernés. C’est la campagne électorale, les explications des uns et des autres qui mènent à une décision : ainsi doit vivre la démocratie syndicale et la démocratie ouvrière.
Ce principe est valable à tous les niveaux, de l’entreprise au national, tous les moyens techniques existent aujourd’hui pour organiser ces consultations.

Voilà qui remettrait les pendules à l’heure en contraignant les directions syndicales à justifier leur position face aux travailleurs, qui décident en dernier ressort de valider ou rejeter la proposition, et donc de valider ou d’invalider telle ou telle position syndicale.