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> Le nucléaire une mauvaise solution...et de plus dangereuse

22 mai 2004, 00:10

Pour écouter l’émission d’Hubert Reeves contre les politique du tout-nucléaire et pour développer LES ECONOMIES D’ENERGIE :

Énergie, « négawatts » d’après Hubert Reeves astrophysicien de renommée mondiale :

Au cours des dernières causeries, j’ai abordé le problème des énergies pour l’avenir de l’humanité, prenant comme base la consommation actuelle, soit l’équivalent de la puissance énergétique que produiraient douze mille réacteurs. On prévoit un doublement de cette demande d’ici le milieu du 21ème siècle.

La population humaine est d’un peu plus de six milliards d’individus. Les démographes estiment que ce nombre devrait atteindre, et plafonner, entre huit et dix milliards vers le milieu du siècle. La consommation moyenne individuelle serait alors d’un peu plus de deux kilowatts par personne. Soit l’équivalent de deux radiateurs électriques de nos maisons. Il s’agit ici, rappelons-le, de valeurs moyennes à l’échelle de la planète.

Ajoutons maintenant un autre élément important : la disparité de l’utilisation des énergies dans le monde. En Amérique du Nord la consommation par personne est de onze à douze kilowatts. En Europe de l’Ouest, de cinq à six. Dans la majorité des pays en développement, elle est nettement inférieure à un kilowatt par personne. On estime généralement que le minimum vital est de un kilowatt par personne (variable bien sur selon les conditions climatologiques).

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. SI TOUS LES HABITANTS DE LA TERRE DEPENSAIENT AUTANT D’ENERGIE QUE LES NORD-AMERICAINS, C’EST L’EQUIVALENT DE PLUS DE CENT MILLE REACTEURS QU’IL FAUDRAIT CONSTRUIRE AVANT CINQUANTE ANS. TOUTES LES RESERVES TERRESTRES SERAIENT RAPIDEMENT EPUISEES, et même l’énergie solaire interceptée par la Terre serait vraisemblablement largement insuffisante.

Pour remédier à ce manque, une seule solution : ce qu’on appelle aujourd’hui les « négawatts ». C’EST A DIRE LES ECONOMIES D’ENERGIE. De gré ou de force, les humains y seront amenés. Nous avons d’ailleurs déjà eu des épisodes réussis. Après la crise du pétrole, en 1972, on a assisté à une importante réduction des gaspillages d’énergie dans nos pays riches. La demande énergétique a continué à croître mais plus lentement. On est passé d’un doublement tous les dix ans à un doublement tous les quarante ans. Et ce ralentissement se poursuit encore aujourd’hui.

Pourtant, il est évident qu’il faudra encore beaucoup plus de rigueur et de sévérité. LE TERRAIN LE PLUS INQUIETANT AUJOURD’HUI EST CELUI DU TRANSPORT ROUTIER (il y a plus de cinq cent millions de véhicules dans le monde). En croissance rapide dans les pays en développement, l’industrie de transport, pose des problèmes, non seulement par l’énergie qu’elle accapare, mais aussi par l’émission de gaz carbonique — qui réchauffe la planète — ainsi que des oxydes d’azote — qui provoquent les pics d’ozone toxiques —. Pourtant, chaque année, les voitures deviennent en moyenne de plus en plus voraces (multiplication des 4 × 4, publicités encourageant l’achat de voitures puissantes). Un effort vigoureux s’impose vers un développement des transports en commun et du ferroutage des camions … accompagné de la décision prise par chaque acheteur d’une voiture de favoriser l’économie d’énergie sur la puissance, et de diminuer les vitesses et les climatisations.

Ce n’est que par des gestes comme ceux-là, et bien d’autres, que nous arriverons à contrôler nos dépenses énergétiques et à rencontrer notre objectif à long terme : avoir de l’énergie pour tout le monde, tout en ne bousillant pas notre belle planète bleue.

Source : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/reeves/index.php?emission_id=35060158