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Gauche, révolution communisme, reconquérir l’espoir !

1er août 2008, 13:52, par Copas

On n’en est plus très loin et on s’en approche.

Reste encore du réformisme et malgré tout ce que j’appellerai de l’illusion constitutionnelle , mais c’est peut-être pour des raisons tactiques (?).

Si la droite s’est décomplexée totalement quant à la promotion d’un ultra-libéralisme de rupture avec tout ce que notre peuple a conquis de progrès démocratique et social, la gauche et ses dirigeants restent dans le cadre désespérant de vieux schémas surannés, incapables de faire appel à l’espoir et à l’inventivité des gens, complètement bloqués par la trouille d’un mouvement populaire qui pourrait aller au-delà des habitudes réformistes ou staliniennes qui ont mené le mouvement progressiste à l’échec.

Peut-être n’est-ce pas seulement une incapacité politique et psychologique mais plus fondamentalement une question d’incapacité liée à des interets matériels .

Une caste intermédiaire entre bourgeoisie et classe ouvrière qui se nourrit de sa situation de contrôle des travailleurs et en même temps de mouleur de grain, ne sert plus à rien dans deux cas :

1) les travailleurs se dotent d’outil sous contrôle direct d’eux (l’autonomie), un puissant mouvement en général fout la trouille aux appareils qui se sont constitués en bureaucratie, car ce mouvement les met matériellement en danger (soit par ses risques d’échecs qui supprimeront tout ou partie des mangeoires, soit par ses risques de succès qui auront fait démonstration d’une grande partie de leur inutilité).

2) Quand la bourgeoisie veut tout récupérer de la "galette" . C’est le cas actuellement.

Que ce soient les dirigeants socio-démocrates ou les staliniens, ils ont durant le XXème siècle prouvé que leurs méthodes conduisaient à confisquer le pouvoir au peuple pour le confier à des castes de bureaucrates qui soit se sont refusés à combattre le capitalisme, soit lorsque le mouvement révolutionnaire fut engagé se sont évertués à le corrompre , à le dénaturer et en définitive à le pervertir pour aboutir à l’échec des premières tentatives de socialisme du fait du manque criant de démocratie.

Ca c’est bon et juste.

En fait, j’entends beaucoup ici ou là parler de marxisme, de la lecture d’une société en termes de classes, et souvent on en réduit l’expression aux classes principales (2), sans faire beaucoup d’analyses des couches qui les composent ni de l’existence de différentes castes qui peuvent émerger et qui sont et font partie de le lutte des classes.

La bureaucratie ou nomenclatura, on l’appelle comme on veut, fait partie de ces couches sociales qu’il faut analyser avec un immense sérieux, leur genèse, leur autonomisation relative des plus grosses classes en présence, leurs bases matérielles, sa dangerosité , ses modes d’action,...

Souvent on a tendance à discuter comme si cette caste, bureaucratie , nomenclatura était en divergences politiques avec les communistes. Il n’en est rien, du moins très peu. C’est beaucoup plus grave : elle est en divergence avec les communistes pour des raisons matérielles, pour défendre ses intérêts, sa place, ses pouvoirs , qui conditionnent son existence de caste.

C’est pour ça que de puissants mouvements hors de son contrôle lui fout la trouille. Et qu’elle est fondamentalement contre-révolutionnaire. Son désir se porte sur un statu-quo éternel où chaque année lui sera avancé une soupe plus épaisse et nourrissante. Mais ce n’est qu’un désir.

Car le socialisme ne peut se développer sans une démocratie supérieure : celle de l’engagement des citoyens et de la reconnaissance à leurs droits de créer, de maîtriser collectivement les grands moyens de production et l’Etat.

Ouais, mais concrètement ? et dans le concrètement ça fait large ....

Tout ce qui cantonne l’initiative des gens à une vision étriquée, à son maintien dans le cadre du capitalisme, au refus d’analyse critique des institutions et du système, tout ce qui maintient les gens dans l’idée qu’ils sont incapables de changer la société, bref tout ce qui s’oppose à une visée révolutionnaire et démocratique alliant prise du pouvoir d’Etat et créations de pouvoirs autogestionnaires de base et à tous les niveaux de la société doit être considéré comme contre-révolutionnaire et doit être combattu sans répit.

C’est OK, sauf qu’étant un peu dinausorien je ne pense pas trop d’un état se prenne, mais plutôt qu’il se casse et soit remplacer par un autre type d’état. Également je pense que le pouvoir ne loge pas à l’Elysée, il y loge quand le locataire applique une politique bourgeoise, mais certainement pas si il y applique une politique de rupture avec le capitalisme (soit réformiste soit révolutionnaire).

Par contre sur l’essentiel c’est bon. Par contre il faut bien traiter cette poussée auto-organisationnelle pas seulement par qui est contre, donc contre-révolutionnaire (je comprends bien la formule qui vise à cogner ceux qui parlent de socialisme sans pouvoir des travailleurs), mais par des tâches concrètes.

Ces tâches concrètes pour faire progresser parmi les classes exploitées l’entrainement et les habitudes d’auto-gouvernement passent maintenant par des initiatives pour préparer au développement de formes d’auto-organisation unitaires et démocratiques dans les batailles concrètes contre les mesures Sarkozy, afin de repousser la fragmentation syndicale par exemple , fragmentation bien pourvue par ailleurs en bureaucraties aux intérêts collectifs et individuels parfaitement identifiés (on en revient à l’attitude des castes/nomenclaturas/bureaucraties).

Bref, des communistes qui ne travailleraient pas, dans le cadre des combats contre la bourgeoisie, à aider à l’auto-organisation des travailleurs seraient bien peu communistes.... Il ne s’agit pas là de beugler à tout propos qu’il faut des soviets (pssss, des coordinations démocratiques) , mais de faire rentrer en ligne de compte qu’on doit aller vers des formes d’organisation démocratiques et unifiées, d’abord par la base, ayant vocation à réunir tous les travailleurs.

Des tas de chemins existent pour créer, pour susciter de l’auto-organisation, des moutures diverses et variées , intermédiaires peuvent être soutenues et défendues (des comités unitaires pour un "tous ensemble", des formes de liaisons, de comités de liaisons rassemblant d’abord ceux qui veulent en découdrent, des sections syndicales communes dans d’autres endroits, des formes avancées d’intersyndicales, etc),...

L’essentiel est de savoir vers où on va, et que parmi les aspects et nécessités du combat social soient recherchés dés que possible une participation de plus en plus active de l’ensemble des travailleurs, non seulement aux mouvements, mais surtout à la gestion et à la direction de ceux-ci.

Évidemment ce genre de proposition suscite en général immédiatement oppositions de ceux qui défendent les nomenclaturas d’appareil , ces dernières d’ailleurs completement incapables de résoudre les problèmes posés par la division syndicale.

Une des raisons supplémentaires qui sont apparues au développement de structures d’auto-organisation ces dernières années c’est l’incroyable fragmentation du mouvement syndical en France, sa faiblesse numérique et sa bureaucratisation anormale.

Tant qu’il se fixera (le PCF) des objectifs électoralistes sans lien avec des orientations révolutionnaires mise en débat au sein du peuple il perdurera dans les difficultés qu’il connaît aujourd’hui.

C’est pire que cela, ce sont des objectifs d’occupation de postes dans l’état comme fins, nirvana de la politique.
Mais en filigrane est indiqué là le fond : Une bataille électorale, voir des postes d’élus, n’ont de sens que si ça sert à renforcer un mouvement qui a son centre en dehors des positions institutionnelles.

Pour en finir avec la question des formes d’organisation démocratiques, unitaires ayant vocation à préparer à l’auto-gestion je crois qu’elles ne peuvent prendre chair que dans les combats réels entre les classes, les batailles, les avancées et les reculs, et non comme des proclamations abstraites, des objectifs vagues de communisme , bref, ça avance ou ça recule dans le feu de l’action et non dans une avancée de ces idées seulement culturelle et idéologique.

Bref, un seul pas en avant concret vaut mieux que 1000 séminaires.

Les communistes, où qu’ils soient, même ceux qui ne se définissent pas eux-même comme ça mais le sont de fait, encartés ou pas, peuvent travailler consciemment au milieu de la classe exploitée, à ces objectifs de préparation à l’auto-gouvernement des travailleurs dans le feu des luttes.

C’est cela qui importe bien plus que beaucoup d’aspects plus superficiels.