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23 juin 2004, 12:23

Clampin

Si mes propos te rendent furieux, ton discours m’indigne. C’est l’occasion de te faire toucher du doigt toute la distance historique et culturelle qui nous sépare. Du haut de ta civilisation du fauteuil, tu as bien appris la leçon : pour se faire bonne conscience, autant afficher du mépris à tous ces peuples qui ont gouté à la mort avant la mort, en l’occurence le peuple palestinien. Pour se faire bonne conscience, on enfère la victime dans un déni dé résistance. Belle alchimie de confondre les genres, d’anéantir l’indépendance de l’esprit, de réduire à zéro la valeur de l’évidence. Les gens qui résistent à la barbarie ne sont plus fréquentables, surtout lorsqu’ils sont arabes, surtout lorsqu’ils osent s’affronter à l’Occident. On les appelle tout simplement terroristes, c’est-à-dire que par par un jeu de mots, comme tu le fais avec brio, on les fait passer d’un stade d’infra humanité à des ennemis existensiels qui méritent qu’on s’acharne à les exterminer.

Pour résumer ton blabla, on occulte le vrai problème, celui de l’occupation militaire d’un pays par une force étrangère et son cortège de crimes, de destructions, de dévastationss. Et tout le problème réside dans le fait dans l’existence de ces palestiniens qui, malgré leur tragique dénuement, tentent de donner un sens à leur mort car les gens comme toi les empêchent de donner un sens à leur vie. Et c’est les palestiniens qui posent alors problème, ils empêchent les criminels de tuer et de détruire dans le silence.

C’est dire que tu n’as jamais eu l’occasion, ni même l’envie de t’adresser aux hommes, aux femmes et aux enfants de Palestine, qui ne possèdent ni terre, ni biens, ni toit, ni avenir ; réduits à l’état de morts vivants ils n’ont plus que « leur linceul » à perdre, dit une de leurs complaintes. Mais si d’aventure tu pouvais leur parler, je ne sais plus avec quelle maladresse et quels mots funetes tu serais amené à leur dire.

"Mais où donc avez-vous les yeux ?" Hans Christian Andersen