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Les belles légendes du libéralisme économique : "L’Etat Providence doit disparaître "

21 octobre 2008, 17:44

l’etat providence pour les Banques :

Les 10,5 milliards d’euros : "un superbe cadeau" de l’Etat aux banques, selon l’AFUB

 21/10/2008 17h22

Les 10,5 milliards d’euros annoncés lundi constituent "un superbe cadeau fait aux banques" mais ne relanceront pas le crédit comme promis, a prédit mardi Serge Maître, le secrétaire général de l’AFUB (Association française des usagers des banques).

Selon lui, en ne fixant pas de critères pour l’octroi des prêts, le gouvernement s’est privé d’un moyen de s’assurer que ces fonds bénéficient effectivement aux particuliers et aux petites entreprises.

"Les banquiers vont garder toute leur liberté quant à la distribution du crédit et notamment quant à la définition des critères d’octroi de ces crédits", a-t-il constaté lors d’un entretien téléphonique à l’Associated Press. "Or on sait qu’actuellement ils ont un réflexe prudentiel et sécuritaire exacerbé et on ne voit pas ce qui les inciterait à prendre plus de risques".

"Le gouvernement aurait dû définir au moins des paramètres de distribution", a-t-il estimant, en craignant que "les clients n’en bénéficieront pas aussi grandement qu’annoncé".

En outre, les 10,5 milliards d’euros vont probablement prendre la forme d’un titre super subordonné à durée indéterminée (TSSDI), a avancé Serge Maître, en se basant sur des informations ayant filtré de Bercy. Cela veut dire que les banques verseront d’abord des dividendes à leurs actionnaires avant, éventuellement, d’acquitter les intérêts de 8% annoncés, dit-il. En outre, comme c’est un titre "perpétuel", la banque n’est tenue de rembourser l’intégralité du capital qu’en cas de dissolution.

En bref, "les intérêts, l’Etat les percevra peut-être. Le capital, il est peu vraisemblable qu’il le touche", résume le porte-parole de l’AFUB. "C’est un super cadeau".

Il s’interroge enfin sur le bien-fondé de cette enveloppe. L’Etat présente cette mesure comme nécessaire pour pallier "le manque de disponibilité des banques". Or l’un des établissements bénéficiaires, BNP Paribas, qui va toucher 2,55 milliards d’euros, a dépensé il y a deux semaines 16,8 milliards d’euros pour acquérir 75% de Fortis. Cet établissement, comme d’autres, ont "fait la preuve qu’ils avaient beaucoup d’argent". Et Serge Maître de s’interroger : "quelle est la logique et la moralisation qui guide une telle distribution ?"

"L’Etat est dans une impasse", observe-t-il. "Ne disposant pas de canaux de distribution du crédit, il est obligé de passer par les banques, mais c’est faire l’impasse sur le fait que ces mêmes banquiers pour le moment semblent ne pas préférer soutenir l’économie réelle et plutôt (...) financer des projets purement financiers, tels que l’achat de banques voire de spéculations hasardeuses, ainsi que l’a illustré la Caisse d’épargne".

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