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Combattre la vraie droite et la fausse gauche : la nécessité de l’union ne doit pas être une muselière

27 janvier 2009, 02:14, par Cop

Ce soir, à la télé, Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière a cogné très fort contre le capitalisme.

Je le dis comme je le pense : un grand plaisir de la voir fesser les joues de la bourgeoisie... un régal.

Avec rappel des fondamentaux que le capitalisme n’est pas réformable ni moralisable, que les capitalistes étaient des rapaces inutiles (je ne sais plus si c’est exactement ça les mots mais c’était le ton), des parasites, etc , avec des mots d’une grande vigueur passant finalement très bien.

Que les travailleurs eux étaient les seuls utiles... Elle va faire fort celle-là.

Et finalement comme l’indique la Louve, le discours de critique féroce passe finalement bien , car l’énoncé de la réalité, imparable, porte déjà condamnation du capitalisme.

C’était juste un apparté.

Par contre, c’est vrai, la crise , si elle se cale sur 1929, sera effroyable, bien plus que n’imaginent les plus pessimistes. Soit c’est comparable à cette grande crise d’avant guerre , soit ça ne l’est pas. Mais si ça l’est, toutes les prévisions de dépression et de chômage sont actuellement bien mièvres et ce ne serait pas un chômage de 9 à 10% qu’il faudrait attendre mais une montée jusqu’à 25% (USA des années suivant 29), des tensions colossales, une crise à tous les étages.

Il y aura donc , comme cela ce fait déjà dans plusieurs pays, une union sacrée ou une union nationale, qui cherchera à imposer que la société entière se mette derrière sa bourgeoisie nationale ou continentale. Le PS est bien pour l’instant encore dans ce courant, mais fonctionne de plus en plus mal sous le choc et les contradictions de la crise.

Car même ces unions nationales sont déjà sous une pression intenable, comme en Allemagne pays dans lequel le parti social-démocrate se fait tailler de plus en plus rapidement par Die Linke, ou bien en Islande où le gouvernement droite+social-démocratie a sauté sous des tirs d’oeufs pourris.

En France il existe une union non-dite de la droite avec une partie de la gauche avec les ralliés à Sarko, et il existe déjà cette union pro-bourgeoise de gauche dans bien des collectivités, il faudra être d’une extrême vigilance pour empêcher l’élargissement de cette logique en lui donnant un cout trop important pour ceux qui seraient intéressés.

Mais l’affaire sera tentée, centralement, nationalement , d’une façon ou une autre, c’est sur. $

Sarko aura probablement l’habilité nécessaire si la crise s’approfondit effectivement pour rendre attrayante une union sacrée. Il a déjà été bien capable de fourrer pas mal de la gauche dans un show impérialiste chantant la marseillaise sur les marches de l’ambassade de France au Liban, il fera mieux demain. Avec des arguments plus impérieux.

D’autant plus quand on entend les paroles de propriétaires d’une partie de la gauche qui parle de nos entreprises, de l’intérêt de la France , etc, en des tons qui font douter que ce soit l’intérêt des travailleurs qui soit réellement cherché là.

Les mouvements sociaux importants qui sont devant nous et qui promettent d’être très âpres, peut-être plus durs encore que ce que vécurent les travailleurs britanniques avec Tatcher , créront une situation où le courant des révolutionnaires (pas d’avant-garde) parmi une classe en mouvement peut faire avancer ses idées , mais surtout peut faire avancer des pratiques qui sont d’une délimitation beaucoup plus large qu’un assemblage de courants politiques sur ces taches.

Bref , ce qui importe ce sont les pas en avant des travailleurs dans leur organisation, son extension, sa qualité (démocratique et unifiante), sa massivité et bien sur, surtout, sa fermeté. La politique des révolutionnaires doit servir à déblayer les obstacles sur cette route .

Les questions d’alliance là dedans ne doivent être faites que dans la mesure où cela sert ces objectifs d’une démocratie de lutte des travailleurs (puis de gestion quand ceux-ci auront le pouvoir), LL parle de démocratie prolétarienne et c’est exactement ce processus là, même si la plupart des travailleurs ne s’approprient pas le mot "prolétaires".

Les alliances, comme les partis révolutionnaires, ont donc utilité d’aider à un phénomène qui les dépasse et les dépassera largement, la mobilisation des travailleurs, la mise en mouvement des classes populaires , et surtout chercher une montée en puissance de ce qui pourra postuler au pouvoir réel un jour, l’organisation hyper-démocratique des travailleurs, pas un parti, pas une bureaucratie...

Pas de campagne électorale qui n’est cela comme objectif, aucun élu qui ne soit là fondamentalement pour autre chose que pour aider au pouvoir indépendant des travailleurs.
je dis cela pour ceux qui penseraient qu’un beau catalogue suffit et que voila l’important...

Mais ça c’est finalement de grandes lignes et, pour avancer, il convient peut-être de rentrer plus au coeur des processus, traiter de la question des faiblesses organisationnelles du mouvement syndical, fragmenté, bureaucratisé, faible numériquement.

Un grand mouvement unitaire lui apportera certainement un peu de fraicheur mais il conviendra de donner des suites et surtout une montée en puissance de formes d’organisation unitaire des travailleurs et de leurs alliés.

Il est possible également qu’on aille vers des phénomènes de grèves de masse, + que des phénomènes de grève générale.

Pour le 29 janvier il doit y avoir un rôle important du courant révolutionnaire dans ce mouvement en poussant sur des bases de lutte à l’unité du mouvement social, et à l’unité politique en aide au mouvement sociaL

De très grands meetings politiques doivent être programmés rapidement pour marquer le coup et aider à enraciner la politisation .

Avanti !