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Une réflexion sur l’unité, les alliances, les communistes, le deuil et la visée révolutionnaire.

4 février 2009, 21:52

Oui, vous avez raison, il y a nécessité impérieuse à faire un deuil. Ce deuil doit-il seulement concerner une organisation politique, ou l’organisation politique de référence, je ne le pense pas.

Ce dont nous avons besoin, c’est de faire le deuil d’une manière de penser, de voir, de comprendre, de formuler les choses, pour concevoir quelque chose de neuf, de fédérateur.

Alors oui, commençons le deuil comme vous le faites par celui de l’organisation politique à laquelle vous adhériez. C’est le début du chemin.

Votre texte, que je trouve, et veuillez ne pas m’en vouloir pour ce que je vais vous dire, est de cette teinte affective qui démontre que les choses vous touche en tant qu’être humain.

Ceci donne toute sa dimension à votre propos et n’enlève rien à votre critique posée en termes justes.

Sur ce site de Bellaciao, je vous avais dit en réponse à un de vos articles que les ressources communistes, la pensée communiste était dans le mouvement, pas dans l’organisation, en dehors du PCF ou autre organisation qui se réclame d’une autre analyse. L’organisation n’est que l’outil de la stratégie, rien d’autre, et surtout pas un éteignoir de la pensée critique, de la fronde, de l’impertinence.

J’ai lu avec intérêt tout ce que j’ai pu à propos du congrès du PCF, j’ai failli reprendre ma carte pour essayer de contrarier, à mon humble mesure, ce que je voyais se dessiner. J’y ai renoncé, le résultat était couru d’avance.

La révolution ne se décrète pas, elle se travaille pour que le Peuple s’empare de cette idée et en fasse une arme (dixit Marx).

Je suis intimement convaincu de cet axiome et je partage votre point de vue.

Toutefois, le mouvement qui se dessine et que TOUS les dirigeants syndicaux, politiques ou autres redoutent contient une part de cet axiome. Il en a la violence, et se trouve traversé par la parole des individus.

Oui, les gens se parlent réapprennent à se parler, c’est le plus merveilleux des outils humains et le plus dangereux pour tous ceux qui sont au pouvoir qu’elles que soient les organisations.

Cette parole écoutée, entendue, reformulée, deviendra le socle de la volonté du peuple. Il apprendra par lui-même s’il arrive à ne pas être dépossédé par les tribuns ou les médias.

Pour changer, dépasser, abolir le système en place le chemin est long, mais faisable à une condition essentielle, majeure, que jamais personne n’en fasse une question de pouvoir.

D’une manière romantique, j’ai envie de dire que celles et ceux qui ont le plus conscience de ce chemin, doivent se dénuder encore plus pour être totalement tournés vers les autres.

Ils ne peuvent être que les artisans, les forgerons, les bateleurs, les guerriers de ce que le peuple a besoin pour vaincre.

Dans le mouvement, l’organisation sera choisie, elle en sera d’autant plus redoutable parce qu’au service d’une seule voie, d’un seul chemin, celui que le Peuple aura décidé.

Oui, commençons par le deuil et n’ayons pas peur, à votre image de le dire, de le penser et de le conjuguer dans un libre échange critique.

Bien amicalement