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Face au capitalisme, intervention populaire et marxisme ont besoin de se conjuguer dans les luttes

25 avril 2009, 20:24, par Copas

Face aux enjeux et à la détermination de la bourgeoisie, une grève générale "passive" ne suffira pas , et il y a plusieurs problèmes à résoudre simultanément car la bourgeoisie et la crise du capitalisme ne nous laissent pas tout le temps nécessaire de les résoudre paisiblement.

Nous avons un mouvement social et syndical à reconstruire. 10 syndicats fragmentés et le tout affaibli, plusieurs dizaines de milliers de permanents , des UL désertées, bref il faut prendre des initiatives organisationnelles contrôlables par la base beaucoup plus audacieuses .

De telle façon d’unir sur des bases bien fondées et solides, permettant d’avoir une cohérence suffisante pour faire reculer la bourgeoisie.

La bourgeoisie ne lâchera pas ainsi, Sarko ne lâchera pas ainsi sauf sur des bricoles remises en question 3 mois après, nous devons travailler en profondeur sur des médiations organisationnelles créant des cadres unitaires sous contrôle de la base et contraignants , de telle façon qu’au premier zéphir venu certains ne se précipitent pas aux portes de derrière des ministères pour vendre leurs âmes.

La grève générale reconductible ne peut être qu’un seul arrêt de travail reconductible, mais elle doit être occupation massive, cortèges permanents dans les rues pour aller de centres de pouvoir à centres de pouvoirs, d’entreprise à entreprise, elle doit proposer des formes organisationelles unitaires géographiques à l’échelle des rues, des quartiers, des villes, des entreprises, des services, des ateliers, des réseaux, etc....

Les conditions de la victoire sont bien de grèves de masse actives, bien préparées, unifiantes et progressant dans le cours de la bataille.

Le LKP a fait une alliance inédite de plusieurs dizaines de partis, syndicats et associations, confronté à une fragmentation encore pire des mouvements et partis qu’ici en métropole, avec en plus une armée de de chômeurs beaucoup plus monstrueuse en réserve qui aurait dû paralyser.

Syndicats, associations et partis, car les revendications proposées ont permis d’unifier tout le monde et c’était la condition indispensable à la présence géographique partout (et ça n’a pas suffit quand même puisqu’ils sont toujours en construction de comités locaux).

Ils se sont préparés avec détermination, méthodiquement bien avant, car une grève générale ça se prépare (contrairement à ce que certains disent) même si personne n’en dispose l’allumette décisive, ni ne sait quand elle s’allumera.

Nous pouvons et devons faire aussi bien, voir mieux car on doit apprendre de chaque mouvement pour aller un peu plus loin.

Quelque soit le devenir du LKP en Guadeloupe nous avons déjà de précieuses indications pour nous de ce qu’il est possible de faire.

Il nous faut donc préparer cette grève générale mais pas comme un sésame, mais en portant attention à ces versants organisationnels démocratiques indispensables (contrôle par les bases, donc des comités spécifiques) ainsi que de travailler sur la volonté et la détermination, sans lesquels on sera défaits.

Par contre, si nous faisons cela, il est sur alors que resurgira une autre façon de faire de la politique parallèlement , celle qui estime que les travailleurs, collectivement peuvent diriger la société.

Un peu comme au plus fort du mouvement en Guadeloupe quand la population a commencé à s’adresser au LKP pour résoudre toute une série de problèmes concrets d’habitude résolus par les différentes déclinaisons de l’état. Il y a eut donc un moment où le LKP a été considéré comme ayant des attributs de pouvoir en Guadeloupe.

Un double pouvoir, celui des travailleurs, même embryonnaire.

Tout puissant mouvement de travailleurs pèse sur la scène politique, quand celui-ci est très organisé, très populaire et contrôlé par les travailleurs , sa force ne connait pas beaucoup de limites dans des sociétés où la classe exploitée représente une proportion de la population bien supérieure à ce qu’elle était en 1936 ou 1945 (+ de 80% de la population active).

C’est cet enjeu dont parle Legrand et il a raison d’en parler, il faut même s’y préparer, travailler vers cet objectif démocratique.

Il n’y a pas d’un côté la politique, de l’autre le syndicalisme.