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EDF-GDF : un rappel qui s’impose

2 mai 2009, 14:43, par Fredon

Contre-vérités et amalgame

Dans sa volonté d’associer le PCF au PS en matière de politique européenne, RM Gennar (et les commentaires qui suivent) font surtout la démonstration d’un anticommunisme primaire, sinon viscéral à des fins purement électoralistes, en l’occurrence les prochaines européennes.
Alors que le PCF a été le principal opposant au traité de Maastricht qui portait la liquidation de nos acquis sociaux et de nos services publics, pour livrer l’Europe à la domination du capital, Gennar fait comme si les communistes s’étaient comportés par la suite en collaborateurs des politiques libérales qui ont été mises à l’oeuvre.
Et comme si le PCF n’avait pas joué un rôle très actif pour porter le NON de gauche et contribuer au rejet de la constitution européenne. Pour dénoncer tous les traités, contrairement à ce qui est malhonnêtement affirmé.
L’exemple pris du conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002, deux mois avant les Présidentielles, est assez mal choisi. Ce conseil est la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernements, ce n’est pas le Parlement européen. Chirac et Jospin y représentaient la France et -pour des raisons électorales, ils étaient candidats- se sont opposés à l’ouverture de la concurrence du marché de l’énergie aux particuliers.
Ce qui ne met pas en cause leur accord sur la finalité de l’Europe libérale. Vouloir y associer le PCF est d’une particulière mauvaise foi. Certes, la participation communiste à ce gouvernement était tout à fait discutable, mais de là à faire des communistes des adeptes de l’Europe libérale et des complices de la libéralisation du marché de l’énergie, entre autres, n’est pas du tout sérieux.
Si RM Gennar veut bien se donner la peine de consulter les archives (comme il a su très bien le faire à propos du Cambodge), qu’il cite une phrase qui fasse état de la caution du PCF à une seule directive européenne liquidant nos services publics.
Là il ne cite, qu’en partie un document, qui n’a fait l’objet d’aucun vote. Et qui mieux est, n’a pas fait l’unanimité des chefs d’Etat pourtant favorables à cette Europe !
Son seul but, faire passer le PCF comme co-responsable des directives européennes marquées du sceau du libéralisme et, on l’a bien compris, détourner de la liste du Front de Gauche qu’il a initiée-avec le PG et des membres issus du NPA- pour les amener à sa liste.
Avec de tels procédés on peut se demander s’il y aura beaucoup de naïfs pour se laisser convaincre.
MG Buffet a lancé depuis que la privatisation est "dans les tuyaux", des dizaines et des dizaines d’appels à la mobilisation pour refuser cette marche forcée et proposer la création "d’un pôle public de l’énergie", s’agissant de ce secteur. Qu’il se réfère à la revue Economie et politique de mai-juin 2006, avec un article intitulé :"réappropriation 100% publiqued’EDF-GDF..."
C’est en 2004 que le gouvernement Raffarin a effacé la création d’EDF-GDF du 8 avril 1946, en en faisant une société anonyme à capitaux publics, en vue de favoriser l’entrée des concurrents privés et le commencement de la liquidation de nos services publics.
Dans une de ses déclarations, Francis Würtz, président de la Gauche unitaire européenne et Verts nordistes, développait en septembre 2007 "une vision radicalement différente pour l’espace énergétique européen", revenant sur le "sombre bilan des premières directives de libéralisation, que ce soit en matière de prix, de sécurité d’approvisionnement ou d’environnement"
Il s’élevait "contre le démantèlement des grandes entreprises dont tou le monde s’accorde à reconnaître la qualité des performances" et soulignait que "l’énergie est un bien stratégique indispensable à l’éconnomie et à la société...qui doit être confié à des opérateurs publics irréprochables vis-à-vis des salariés, des usagers et de la société tout entière."
Et, de fait, son groupe, composé de communistes, de socialistes unitaires antilibéraux, d’écologistes, n’a cessé de se battre, seul, aux côtés des salariés, des usagers et des défenseurs du service public contre les projets de la commission de Bruxelles.
Que RM Gennar essaie de démontrer le contraire.

René Fredon