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Pourquoi 60 % d’abstention ? Là est la vraie question ?

15 juin 2009, 00:35, par VERGNES

Abstattention

Présidentielle 2007 : 36 724 000 de votants contre 18 000 000 aux Européennes !
Auquel il faut rajouter les bulletins blancs qui passent de 536 000 à 781 000 !
2 fois moins de personnes qui se déplacent, mais paradoxe augmentation des bulletins blancs .

Au-delà du mode de scrutin et de son objet, l’abstention, en pleine période de crise du capitalisme, montre que l’élection Européenne n’a pas été perçue (à juste titre) comme un débouché politique. Ce sentiment a été conforté par l’attitude des directions syndicales, plus soucieuse de calmer le mouvement social en l’épuisant et le démoralisant par des manifs à répétition en refusant de centraliser les luttes, préférant devenir les « partenaires sociaux » (partenaire, le mot est bien choisi), qui en permanence donnent leurs avis à Nicolas Sarkosy pour refonder le capitalisme.

Sans vouloir refaire l’Histoire, on peut s’interroger sur la participation et la tournure de ces élections si elles avaient eu lieu juste après l’énorme mobilisation du 19 mars.
Mobilisation sociale et élections sont les deux jambes de l’expression démocratique, se contenter de marcher à cloche-pied ne peut qu’amener à se « vautrer » lamentablement. Les échéances électorales sont connues d’avance, inversement celles du mouvement social ne sont pas programmables. La tâche des organisations syndicales et politiques est de tout faire pour faire le lien entre ces deux modes d’expression…Ce n’a pas été le cas….

60% d’abstention met à mal le concept séduisant et rassurant de « la révolution par les urnes »…Les urnes sont vides, la « révolution » attendra la prochaine élection…et entre temps on fait quoi ?

Alors oui, bien sûr il faut se rassembler ( platitude 100 fois ressassée), mais sur quelle base ? et surtout pour un objectif dépassant le calendrier électoral dont chacun sait qu’il ne correspond pas au rythme du mouvement social. La base d’accord est claire : cesser de faire croire qu’il n’y a pas d’autre choix que le capitalisme plus au moins « humain ».

Il y a bien un moment où il va falloir cesser de faire perdurer cette illusion, et cela passe entre autre par une affirmation claire d’une indépendance réelle vis-à-vis du PS. Certes cette attitude est souvent condamnée, au nom de l’ « urgence » à faire barrage à la droite ».Cela se traduit toujours par ce fameux appel au « vote utile », seul programme que propose le PS à la veille de chaque élection. Mais de vote utile en vote utile, c’est la notion même de l’utilité de voter qui est remise en question.

Alors oui, il faut casser ce réflexe du « moindre mal », et en finir avec les demies-mesures : Soit on est pour un changement radical et durable, soit on se limite à être l’assistante sociale du capitalisme. La première option est loin d’être confortable et nécessite de bousculer le confort intellectuel et matériel de la situation présente sans avoir la garantie de succès. Pour la seconde guère de surprise, faire perdurer un système à bout de souffle dont les conséquences pour la majorité de la population (nationale et mondiale) sont connues de tous et sont même chiffrées par les experts de ce même système : accroissement des inégalités ( niveau de vie, santé, savoir..) paupérisation, crise écologique, déplacements des populations avec son cortège de racisme, de violences ,de guerres.
Alors la question est claire : STOP ou encore ?