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Ces bêtes qu’on abat (videos)

16 juin 2009, 20:27

Enfin, vers la fin, quelques commentaires « sains » ! Attention de ne pas sombrer comme Brigitte Bardot dans ce que je résume souvent en un adage détourné : « qui aime trop les bêtes n’aime pas les gens ».

Comme le dit LL, nous sommes omnivores, la nature nous a faits ainsi, et le mieux, c’est de l’assumer.

Connerie que d’affirmer qu’un régime végétarien est bon pour la santé : même pour un vieux plein de cholestérol et perclus de goutte, il ne faut pas descendre en dessous de 150g de viande rouge par semaine.

Mais surtout, c’est con limite criminel d’élever un gosse sans produits animaux. Tous ceux à qui on l’a infligé sont chétifs et toujours plus ou moins malades.

Ce qui me fait le plus rigoler (tendance humour noir), c’est l’idée que si on est végétarien, on est intellectuellement supérieur. Je sais : sur Bellaciao, on rencontre plutôt mécréant et compagnie. Mais combien voit-on ailleurs de gens qui s’imaginent faire preuve de « spiritualité » en se privant de viande.

J’ai envie de leur dire de se procurer le DVD du film « L’Odyssée de l’Espèce », ou n’importe quel bouquin de paléontologie. Ils y apprendront que s’ils ont un « esprit », c’est grâce au fait que leurs très lointains ancêtres, il y a quelques centaines de milliers d’années, étaient carnivores, voire charognards, ne sachant encore ni chasser ni faire du feu. Mais sans cet apport de protéines qui a déjà envoyé certains de mes lecteurs dégueuler aux chiottes, notre cerveau n’aurait pas pu se développer et l’être le plus évolué sur terre serait le gorille, puisque chimpanzés et bonobos, nos plus proches cousins, ne sont pas purement végétariens.

Alors je sais bien, tout cela ne justifie pas certains modes inutilement cruels d’élevage et d’abattage. Mais de grâce, pas d’anthropomorphisme ! (Ouaiaiais !!!! J’ai réussi à l’écrire sans faute du premier coup !) Un animal à l’abattoir n’a aucune conscience de la mort. Un humain beurré comme un petit Lu et qui prend des risques inconsidérés sur le route a des millions de fois plus conscience de ce qu’il lui arrive qu’un animal de boucherie.

L’immense majorité de citadins qui surfent sur Bellaciao ont-ils déjà vu des canards et des oies faire la queue pour se faire gaver ? C’est ainsi ! Le gavage consiste à profiter d’une tendance naturelle de ces animaux. Je pense que mes éventuels lecteurs ne sont pas tous des antialcooliques ni des antitabagiques acharnés. Si je leur offre une cartouche de clopes et une bonne bouteille, leur toubib pourra me traiter d’assassin, mais eux, ça m’étonnerait qu’ils me traitent de sadique. Et pourtant, contrairement aux oiseaux, il savent que leur addiction réduit leur espérance de vie. La cruauté n’est pas toujours là où on veut la voir.

Re-humour noir : je vois déjà les végétariens de service rechercher mon nom et mon adresse pour venir me foutre un coup de fusil au nom de la bienveillance due aux êtres vivants. Tant il est vrai que, dans toutes les religions, même celles qui se croient laïques, le refus de l’animalité de l’être humain conduit tout droit à la bestialité.

Ce qui est beaucoup plus inquiétant dans ces histoires d’élevage et d’abattage, c’est le gaspillage et la surproduction de viande. Combien d’entre vous, les non végétariens, j’entends bien, savent cuisiner les « bas-morceaux » ? Qui sait encore se régaler d’un ragoût, d’un pot au feu, d’un cœur de bœuf braisé,.......? Pourtant les moyens de cuisson modernes (cocotte minute, micro-ondes) permettent de les préparer sans y passer des heures. Qui sait apprécier un « as de pique » de poulet, avec les si bien nommés « sot l’y laisse » ? Mais non. Ces morceaux partent à la poubelle ou dans des pâtées pour chiens et chats, et on produit deux à trois fois trop de bêtes de boucherie, avec tout ce que cela comporte de pollution (lisiers, méthane, CO2), pour ne manger que des cuisses et des blanc de poulet, que des steaks et des rôtis.

Il n’y a pas si longtemps, on a même fait bouffer ces « bas-morceaux » à des herbivores sous forme de farine, déclenchant l’épidémie de vache folle.

Il serait temps qu’on devienne raisonnable, mais c’est comme pour tout : ce n’est pas faisable dans le cadre de la sacro-sainte économie de marché.

A part ça, dommage que les intégristes végétariens ne réussissent pas à me dégoûter des bonnes choses. Je pèse quand même 15 kg de plus qu’à l’époque où je tenais le 30 km/h de moyenne à vélo (et quel vélo !).