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USTKE, meeting ce soir à Paris et conférence de presse demain

15 septembre 2009, 10:57

Nouvelle-Calédonie : Gérard Jodar écope de neuf mois ferme en appel
mardi 15 septembre 2009 (10h54)

La cour d’appel de Nouméa a condamné mardi Gérard Jodar, le président du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE, à neuf mois d’emprisonnement ferme. La cour a également ordonné son maintien en détention et celui de cinq autres syndicalistes.

Gérard Jodar avait écopé d’un an ferme lors du jugement en première instance le 29 juin dernier. Le parquet avait requis quinze mois ferme en appel.

A l’issue de l’audience, le patron de l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités, resté debout pendant le délibéré, est retourné au Camp-Est à Nouméa. La cour a ordonné son maintien en détention ainsi que celui des cinq autres militants USTKE incarcérés. En première instance le 29 juin dernier, Gérard Jodar avait été condamné à un an de prison ferme et placé sous mandat de dépôt.

"On ne peut pas accepter que des syndicalistes soient incarcérés comme des délinquants", a déclaré Me Cécile Moresco, avocate des militants USTKE, à l’issue du délibéré. Deux options s’offrent désormais aux syndicalistes : le pourvoi en cassation ou la demande d’aménagement des peines, a indiqué l’avocate. "Nous déciderons au cas par cas des suites à donner", a-t-elle précisé.

Le président du syndicat et vingt-sept autres militants étaient jugés pour avoir investi le tarmac de l’aérodrome de Magenta-Nouméa et, pour certains, être montés à bord de deux avions des compagnies aériennes Aircal et Air Tahiti.

Les membres du syndicat doivent désormais soupeser les avantages de l’une ou l’autre solution. Jusqu’à la semaine dernière "M. Jodar a purgé sa peine de Carsud sans aménagement", a déclaré son avocate. Le président de l’USTKE avait été condamné définitivement à douze mois de prison dont trois ferme, le 12 mai dernier, pour des affrontements aux abords de l’entreprise de transport Carsud, en janvier 2008.

Avec cette nouvelle condamnation à neuf mois ferme, planent au-dessus de sa tête "dix-huit mois s’il n’y a pas de dispense de révocation du sursis", a souligné Me Cécile Moresco.

"On va analyser tout ça avec l’avocate et en concertation avec les six détenus", a déclaré Marie-Pierre Goyetche, vice-présidente de l’USTKE. Elle ne se dit pas surprise de l’arrêt de la cour d’appel de Nouméa. C’est "une répression qui ne fait que perdurer", a-t-elle commenté, appelant les quelque 200 militants USTKE rassemblés mardi à poursuivre "le combat contre les inégalités".

L’énoncé des peines s’est déroulé dans le calme mardi. La vice-présidente de l’USTKE a assuré que l’écho serait fait de "la criminalisation des syndicalistes". Les prochaines actions et notamment la suite à donner à la grève générale, relancée dans la nuit de lundi à mardi, seront décidées lors d’une prochaine assemblée générale.

Le syndicat indépendantiste dénonce également les interpellations menées dans la tribu de Saint-Louis en fin de semaine dernière. Ces opérations font suite aux affrontements du 5 août dernier où des gendarmes avaient été pris pour cible par des jets de billes d’acier et par des tirs, probablement de chevrotines, avaient annoncé les forces de l’ordre. AP