Intervention initialement prévue au 49ème Congrès de la CGT - En revenant de Nantes
13 décembre 2009, 21:24
"Bernard Thibault n’a pas perdu la main. Porté par les « métallos » de la région, son opposant déclaré pour le poste de secrétaire général de la CGT, Jean-Pierre Delannoy, a quand même réussi son coup cette semaine : faire exister dans les médias nationaux la voix de la contestation interne.
Sa fine moustache lui donne de faux airs de Guy Williams, incarnation télévisuelle du plus célèbre des Zorro. Avec le cavalier surgi hors de la nuit, Jean-Pierre Delannoy, 56 ans, partage aussi un sens inné de la justice. En s’attaquant de l’intérieur au bastion de la CGT, sorte de Don Quichotte face aux moulins à vent, il a fait tomber le masque. Cette contestation interne trop longtemps cachée sous le tapis, « il fallait la rendre visible », dit-il. L’historique de l’USTM-CGT, dont il est secrétaire général depuis plus de vingt ans dans le sud du département (et depuis 2005 à l’échelon régional) s’est décidé à y aller parce que « la souffrance des militants et des salariés » lui était devenue intolérable.
Décision lourde de conséquence au sein d’une confédération cloisonnée, toujours pas guérie de la scission de 1947 (qui avait débouché sur la naissance de FO). À Nantes, où se tenait cette semaine le congrès national de la CGT, Jean-Pierre Delannoy a senti le poids des reproches. Il s’y attendait un peu, lui dont les relations avec l’union locale, à Valenciennes, sont pour le moins détériorées depuis plusieurs années : « Je n’avais jamais vécu un congrès aussi verrouillé, cadenassé et avec autant de tension. » Intimidations, quolibets et insultes n’ont pas réfréné l’ardeur de ce militant convaincu, encore bercé des luttes ouvrières des années soixante-dix et quatre-vingt. Il raconte : « En 1984, on avait fait grève un mois aux ANF (devenus vite après Bombardier) pour les salaires. On avait obtenu 10 à 12 % d’augmentation générale, le double de l’inflation de l’époque. Il y avait en permanence mille huit cents mecs en pétard. » C’était l’époque où les rapports de force prévalaient dans les relations sociales.
Cette méthode éprouvée, Jean-Pierre Delannoy la transpose à la « bataille interne » qu’il vient d’engager. Le premier assaut a été repoussé jeudi : « Tout le débat sur la commission exécutive a porté sur ma candidature. » Finalement rejetée, parce que le « métallo » n’avait pas respecté le cadre statutaire. Reparti de Nantes le soir même, il n’a pas assisté à la facile réélection de Bernard Thibault au poste de secrétaire général. Jean-Pierre Delannoy s’arrête sur un autre scrutin, celui qui portait mardi sur le bilan d’activité des trois dernières années : 71,33 % des votants se sont prononcés pour, 20,95 % contre et 7,72 % ont voté blanc. Au congrès de 2006, ils n’étaient que « 16,5 % » d’opposants. Le contestataire y voit un signe : « D’ici au 50e congrès, nous avons trois ans pour élargir notre audience. » La lutte finale sera frontale". •
Alors ok, ce n’est pas JPD qui a écrit l’article, mais les propos rapportés sont ils bien ceux de JPD ou pas ?
Alors ok, ce n’est pas JPD qui a écrit l’article, mais les propos rapportés sont ils bien ceux de JPD ou pas ?